Françoise Hardy : ces hommes qui l’ont tant aimée, mais qu’elle n’aima pas

Françoise Hardy : ces hommes qui l’ont tant aimée, mais qu’elle n’aima pas
Françoise Hardy : ces hommes qui l’ont tant aimée, mais qu’elle n’aima pas

L’icône de la chanson française est morte le 11 juin à 80 ans. Bob Dylan, Mick Jagger ou David Bowie étaient fous d’elle. Mais elle qui n’aimait que les hommes absents n’avait d’yeux que pour Jacques Dutronc, son éternel amour.

L’unique fois où j’ai rencontré Françoise Hardy date du milieu des années 2010, il y a quasiment 10 ans. Je me rendais chez elle pour un entretien à paraître dans le magazine Obsession, supplément du Nouvel Observateur, hors de toute promotion, pour évoquer ensemble ses obsessions, ses goûts, ses affects, au prisme de sa carrière. L’entretien s’est déroulé le long d’une après-midi chez elle, avenue Foch, peu de temps avant qu’elle ne déménage pour s’installer plus au sud du 16e arrondissement. Son domicile était mythique : elle y avait reçu plusieurs journalistes et racontait volontiers la géographie de l’endroit. Elle habitait à un niveau et Jacques Dutronc, son mari, au niveau supérieur. Mais, lui, n’était jamais là : il avait élu domicile en Corse dont il bougeait rarement. Françoise Hardy, donc, donnait l’impression de vivre seule, dans une forme de solitude qui semblait bien lui aller. En ouvrant la porte, je voyais à quel point cette femme de 70 ans avait gardé sa beauté intacte, son charme si puissant, son air d’airain sans faille. Au-delà de toute mélancolie, surgissaient d’elle une force et une certitude assez peu habituelles. Pourtant, elle était déjà fatiguée – ou en tout cas elle l’était ce jour-là, un samedi après-midi, et elle me demanda immédiatement si elle pouvait faire l’entretien en allongeant ses jambes sur le canapé. L’interview se déroula donc ainsi, dans cette position qui la détendait, un enregistreur entre nous, et moi, balbutiant mes questions.

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«Tout accepter pour ne pas être quittée»

Très vite, ses propos sont passés de l’enfance («En vieillissant, je pense davantage à mon enfance. Des images resurgissent. Ce n’est pas tant la rue d’Aumale qui me revient, mais la banlieue de mes grands-parents, Aulnay-sous-Bois, la rue du Tilleul.») à l’amour et ses méandres. À ses amoureux aussi. À la question : quel genre d’homme vous hante ? Elle répondait : «Un homme qui ne donne pas prise. Un homme à même de vous faire croire que vous comptez beaucoup pour lui et qui, dans la seconde qui suit, peut vous donner l’impression inverse. Quand on est obsédé par quelqu’un ou quelque chose, cela rétrécit le champ de conscience et vous rend aveugle au monde extérieur. J’ai longtemps cru que l’amour était synonyme d’abnégation. Cela débouche sur des attitudes inadéquates, derrière lesquelles il y a en général la peur d’être quitté. C’est la chanson de Jacques Brel, “Ne me quitte pas” : « “Laisse-moi devenir l’ombre de ton ombre, l’ombre de ton chien”… » Cela a été mon schéma : tout accepter pour ne pas être quittée.»

Françoise Hardy, icône de mode

Dylan, Drake et Bowie

Tout accepter, mais sans doute aussi ne rien voir de l’intérêt que les autres vous portent : longtemps courtisée par des stars, Françoise Hardy avoue volontiers n’en avoir rien vu, rien voulu savoir. «Je n’avais pas conscience de l’effet que je pouvais faire. Il y a un an, un fan m’a envoyé des émissions des années 1960 dans lesquelles je chantais et que je n’avais jamais vues. Certains plans étaient si beaux que j’ai plus ou moins réalisé l’effet que je pouvais faire à l’époque.» m’avoue-t-elle ce jour-là. Parmi ceux qui l’admiraient, disaient leur amour tout au long de leurs interviews, il y avait Mick Jagger ou David Bowie. À propos de ce dernier : «J’ai assisté à presque tous ses concerts à Paris, mais je ne suis jamais allée le saluer en coulisse, car il me troublait trop. Et puis un jour, il m’a invitée personnellement à un concert à Bercy. Il m’attendait, seul, à l’entrée des artistes… Après son spectacle, il m’a raccompagnée à la sortie. Il était revêtu d’un peignoir noir et portait des chaussons noirs avec des petites fleurs brodées. C’était très étonnant.»

Tout aussi enamouré d’elle, Bob Dylan lui écrivit au début des années 60 des lettres d’amour, depuis un café parisien, n’osant pas les lui envoyer mais finissant tout de même par le faire. Sur l’arrière de la pochette de son album Another Side of Bob Dylan, il l’évoque dans un des poèmes que l’on peut y lire : «For Françoise Hardy / At The Seine’s Edge / a giant shadow / of Notre Dame» («Pour Françoise Hardy / au bout de la Seine / une ombre géante / de Notre Dame», NDLR).

Poétique et dépressif, le chanteur anglais Nick Drake, auteur de trois albums cultes, était très obsédé par la chanteuse française qui clamait partout adorer ses disques. À l’époque, Françoise Hardy était l’une des rares à le faire, voire à l’avoir écouté. Plusieurs versions de leur histoire commune existent : on dit qu’il se serait rendu chez elle avec son producteur, qu’il aurait passé du temps en studio à l’écouter. Mais tout cela dans un mutisme total, Nick Drake étant d’une grande timidité, tout comme elle. Là encore, rien ne se serait passé, amoureusement parlant. La chanteuse raconta tout de même à Rock & Folk, en 2000, leur dernière rencontre : Nick Drake voulait la voir, il l’appela, mais elle était prise par un concert et l’y emmena, pour voir une autre chanteuse française, Véronique Sanson. Quelque temps plus tard, Nick Drake se suicidait et avec les années sa légende s’est amplifiée, faisant de lui l’un des grands génies de la musique anglaise des 60 dernières années.

L’amour d’une vie

Finalement, malgré tous ces prétendants aux talents fous, Françoise Hardy n’a eu d’amour que pour un seul homme, Jacques Dutronc, père de son fils Thomas. Le jour de l’entretien, elle en parle comme de quelqu’un d’insaisissable, toujours : «On ne peut pas parler avec lui. Tout est dans le non-dit. C’est très difficile. J’en ai plus ou moins pris mon parti. Les quelques fois où je le fais quand même, je m’énerve parce qu’il ne m’écoute pas autant que je le voudrais. Il n’y a rien de plus énervant que tenter d’expliquer quelque chose à quelqu’un qui vous pose quelque temps après une question montrant qu’il n’a rien écouté du tout. Jacques me fait un peu penser au consul du roman de Malcolm Lowry, Au-dessous du volcan. Il est très lucide et pointu, mais comme il n’est pas toujours à jeun, il n’est pas en mesure d’entendre – surtout quelqu’un qu’il connaît trop. Ou alors, il l’entend mais ne se rappelle plus.»

Est-ce cet amour si complexe, mais qui l’aura tenue si longtemps, qui a fait d’elle une si grande solitaire ? Ce jour-là, elle était habitée par ce sentiment. «Je me sens bien dans la solitude. La lecture a toujours été mon passe-temps favori. Je ne me lasse pas de lire des romans mélodramatiques comme ceux de Henry James ou Edith Wharton. Henry James, par exemple, est tellement pointu, fin, nuancé dans son analyse des sentiments qu’on se dit qu’il a connu tout ça de très près, alors qu’il semble ne pas avoir eu d’histoire personnelle. Chez lui – comme chez Edith Wharton, mais à l’inverse de Jane Austen –, les histoires finissent terriblement mal » La sienne n’a pas fini, à travers sa musique de nous revenir, ne jamais vieillir et continuer à nourrir nos amours contrariées. Qui n’a pas, un jour, été amoureux de Françoise Hardy ?

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