Le réalisateur de Psychose revendiquait sa chasteté, prenait un malin plaisir à effrayer ses collaborateurs et ne voulait pas de Marilyn Monroe dans ses films.
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Surnommé « le maître du suspense », Alfred Hitchcock a révolutionné le cinéma pendant plus de cinq décennies. De Psychose aux Oiseaux, en passant par La Mort aux trousses, ce génie britannique a marqué l’histoire du 7e art par sa capacité à manipuler les émotions des spectateurs. Derrière la caméra, ce perfectionniste obsessionnel orchestrait chaque plan comme une partition musicale, transformant la peur en art et l’angoisse en divertissement. À l’heure où le thriller connaît un nouvel âge d’or, sa signature visuelle et ses techniques narratives continuent d’inspirer les cinéastes du monde entier.
Alfred Hitchcock, un enfant complexé et solitaire
Un physique à faire peur, le futur maître du thriller ? C’est ce que croit le jeune Alfred Hitchcock. Son mal-être ne vient pas de nulle part : dans le collège jésuite où sa catholique de mère l’envoie à 11 ans, il subit les coups des profs et les moqueries des camarades qui rient de ses kilos en trop. Le petit Alfred se renferme et dans sa maison du quartier londonien de Leytonstone qui l’a vu naître un 13 août 1899, il vit une enfance sans amis, entre un papa marchand de volailles et une maman au foyer aussi sévère que protectrice. Les années passent, mais pas les complexes. De son éternelle silhouette rondouillarde, ce fin gourmet dira adulte : « Elle est mon armure de gras. »
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Alfred Hitchcock débute au cinéma comme dessinateur
Des stylos aux studios, il n’y a qu’un pas ! Début 1920, la Famous Players-Lasky, future Paramount, ouvre une antenne à Londres. Pour Hitchcock, qui ne rêve que de grand écran, l’occasion est trop belle : ce modeste employé d’une société de câbles électriques propose ses services comme dessinateur. Avec tous ces intertitres à illustrer – les cartons entre deux séquences d’un film -, le cinéma muet a besoin de talents et ce gamin de 20 ans est doué : n’est-ce pas à lui que son entreprise a confié la création de ses publicités ? Sa force de travail et son perfectionnisme feront le reste… Très vite, il est embauché comme chef des intertitres avant de passer par tous les métiers du cinéma et de réaliser, en 1925, son premier film, Le jardin du plaisir.

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Une demande en mariage inattendue
Cinquante-cinq ans durant, elle aura été sa femme, son double, son roc. Elle, c’est Alma Reville, madame Hitchcock à la ville. Quand, en 1923 sur un tournage, il croise ce bout de femme aux cheveux roux, le jeune Alfred a le coup de foudre. Sauf qu’il n’est encore qu’un assistant tandis qu’elle est déjà une monteuse reconnue : cette pionnière occupe le poste féminin le plus important du cinéma européen d’alors. Il faut à ce grand timide un voyage en 1926 en Allemagne et les vomissements d’Alma sur le paquebot du retour pour qu’il la demande en mariage. « Il fallait que je vous surprenne quand vous seriez trop faible pour dire non », lui avoue-t-il. Sa future épouse sera aussi la mère de son unique enfant, Patricia, et sa plus proche collaboratrice, qui retravaille ses scripts et ses scènes.

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Alfred Hitchcock a la phobie des œufs et de la police
Le virtuose de la peur a la chair de poule… à la vue d’un œuf ! « Avez-vous jamais vu quelque chose de plus répugnant qu’un jaune d’œuf se brisant et répandant son liquide jaune ? », demande-t-il. Ce n’est pas la seule frayeur d’un homme pétri d’angoisses et trop « effrayé » par ses films pour les voir. Son autre grand cauchemar ? La police. Ce traumatisme daterait du jour où son père l’envoya au commissariat avec un mot disant qu’il n’avait pas été sage. Un policier de mèche avec le papa aurait alors enfermé le garçon de 5 ans dans une cellule durant dix longues minutes… Résultat : une peur panique de l’uniforme pour le restant de sa vie et un cinéaste qui ne conduira jamais par crainte d’être arrêté.
Alfred Hitchcock joue le figurant dans ses films
Une silhouette avec un chapeau de cow-boy derrière une vitre dans Psychose, un monsieur qui rate son bus dans La mort aux trousses ou un réparateur de pendules dans Fenêtre sur cour…Le point commun entre ces figurants de l’œuvre hitchcockienne ? Ils sont tous joués par le réalisateur ! Au total, le Britanno-Américain apparaît dans 41 de ses films. Ce fut d’abord par nécessité quand, en 1926 sur le tournage des Cheveux d’or, il manquait un figurant : « Hitch » s’était alors proposé pour jouer cet homme de dos que l’on voit à peine dans le bureau d’un journal. « Plus tard, c’est devenu une superstition et ensuite (…) un gag. » Mieux : les caméos – ces apparitions furtives à l’écran – vont devenir sa marque de fabrique que les spectateurs guetteront à chacun de ses films.
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Alfred Hitchcock revendique sa chasteté
« Je n’ai pas la moindre idée de ce qu’une femme fait pour avoir un enfant, et encore moins ce que fait un homme quand il est avec sa maîtresse. » Le cinéaste le dit sans détour : quand il a rencontré à 23 ans sa femme, il était encore vierge. Complexé, il n’aurait même fait l’amour qu’une fois dans sa vie, avec Alma, pour concevoir sa petite Patricia. Mais si ses sentiments pour son épouse sont aussi chastes que sincères, son rapport à la sexualité n’en est pas moins complexe. Ses films parlent pour lui : la charge érotique y est souvent très forte, comme cette façon presque fétichiste de s’attarder sur le chignon de Kim Novak dans Sueurs froides ou ce train de La mort aux trousses, qui s’engouffre dans un tunnel alors que les deux héros s’enlacent…
Alfred Hitchcock participe à un film sur la Shoah
En soixante ans de cinéma, ce sont les images qui auront le plus glacé le sang du maître de l’angoisse. Ce qu’on y voit ? Des déportés rescapés et des charniers de corps décharnés… La mort sur pellicule noir et blanc. Ce film, Memory of the camps, est un montage de séquences enregistrées par les Alliés à la Libération. C’est Sidney Bernstein, un ami d’Hitchcock, qui dirige ce documentaire sur la Shoah produit en 1945 par l’Armée britannique pour « secouer et humilier » les Allemands. Grosse mission à laquelle il associe son copain cinéaste, qui lui conseille ceci : privilégier les plans longs, sans coupure, histoire de démentir tout trucage et de prouver la véracité d’images auxquelles personne ne peut alors croire. Et qui, de l’aveu d’Hitchcock à la fin de sa vie, ne l’auront plus jamais quitté.
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Alfred Hitchcock fait des blagues douteuses à ses équipes
Le monstre du Septième Art aime donner des sueurs froides à l’écran, mais aussi dans la vraie vie. Acteurs, techniciens ou scénaristes, peu échappent aux blagues plus que douteuses de leur patron. Ce grand phobique prend plaisir à jouer avec les peurs des autres en leur « offrant » des boîtes remplies d’araignées ou de souris… Et qu’importe si la farce va trop loin comme ce jour où Hitchcock donne un laxatif à l’un de ses accessoiristes en lui faisant croire qu’il n’y a là que du brandy. Suite à un pari, le malheureux avait juré qu’il passerait toute une nuit sur un plateau soi-disant hanté, seul, dans le noir et menotté à une chaise. On n’ose imaginer la scène au petit matin avec une victime souillée et humiliée, et un sadique qui jubile…
Alfred Hitchcock est prêt à tout pour terrifier ses spectateurs
Certes, il aura fallu à Hitch une semaine de tournage et 70 prises pour une séquence de 45 secondes, mais quelle scène : celle de la douche, dans Psychose ! Ces images où l’on voit l’actrice Janet Leigh se faire tuer à coups de couteau alors qu’elle se lave dans la salle de bain d’un motel sordide ont, depuis la sortie du film en 1960, terrifié des générations de spectateurs. L’ombre du meurtrier derrière le rideau, les hurlements glaçants de l’héroïne et tout ce sang qui gicle dans une douche immaculée… Hitchcock veut que le public ressente physiquement l’effroi de la victime, et il tient à le surprendre : les acteurs ne doivent pas donner d’interviews, l’entrée aux séances est refusée aux retardataires et il tente d’acheter tous les exemplaires du roman sur lequel est basé le film pour garder l’intrigue secrète.
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Marilyn Monroe n’est pas son genre
« Je ne crois pas qu’une femme doit avoir le mot « sexe » tatoué sur la peau. » La voilà prévenue : Marilyn Monroe, qui rêvait de travailler avec le grand cinéaste, devra passer son chemin. La raison ? La plantureuse star est à l’opposé de « sa » femme parfaite. Blonde et majestueuse, froide et mystérieuse, mais le feu sous la glace… Plus qu’une préférence, c’est une obsession : d’Ingrid Bergman à Kim Novak en passant par sa chouchoute Grace Kelly, le père du suspense ne tourne plus un film sans une « blonde hitchcockienne ». Mais en 1963, l’obsession vire au harcèlement. Sur le tournage des Oiseaux, le sexagénaire s’éprend de Tippi Hedren, jeune actrice qui se refuse à lui. Fou de rage, il surveille ses fréquentations, l’embrasse de force et, cruel, se venge sur le tournage en faisant lancer sur elle, cinq jours durant, des oiseaux vivants. L’un d’eux manque de crever un œil à la pauvre Tippi, traumatisée… Cauchemardesque, comme dans un film d’Hitchcock.
Alfred Hitchcock a été refusé à Disneyland
Qui pour oser rembarrer le génial Hitchcock ? Un cinéaste aussi mythique que lui, Walt Disney, qui lui refuse l’entrée de Disneyland au début des années 1960. Hitch aurait bien aimé y tourner quelques scènes, mais pour le père de Mickey et producteur de Cendrillon, pas question de laisser l’homme responsable du « répugnant » Psychose tourner dans son parc d’attractions à l’univers merveilleux !
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Une fin de vie sans suspense
Une mort sans suspense, ni coupable. Juste une fin de vie tristement banale où la maladie est devenue le quotidien d’un cinéaste presque octogénaire. Depuis les années 1970, Hitchcock souffre d’une terrible arthrite aux genoux, sans compter que la santé d’Alma, depuis son attaque cardiaque sur le tournage de Frenzy en 1972, le mine. Alors, pour apaiser la souffrance, « Hitch » se met à boire. Du whisky et du champagne qu’il s’enfile devant des films, toujours les mêmes : des James Bond comme ce Bons baisers de Russie et sa scène de l’hélicoptère qui évoque étrangement l’avion traquant Cary Grant dans La mort aux trousses. Le 29 avril 1980, clap de fin : Hitchcock, 80 ans, meurt dans son sommeil à son domicile de Los Angeles, entouré des siens. Ses cendres seront jetées dans le Pacifique.
Alfred Hitchcock n’a jamais eu l’oscar dont il rêvait
Soixante ans de carrière, 53 longs métrages, une multitude de chefs-d’œuvre… et pas un seul Oscar du meilleur réalisateur ! Si ses créations ont remporté plusieurs statuettes comme l’Oscar du meilleur film en 1940 pour Rebecca et son producteur David O. Selznick, celui qui a révolutionné le Septième Art ne décrochera pas une fois la récompense dont il rêvait tant. « Toujours la demoiselle d’honneur, jamais la mariée », dit ainsi un Hitchcock amer, nominé à cinq reprises dans la catégorie du meilleur réalisateur. Les critiques dithyrambiques et le succès populaire, il connaît, mais la reconnaissance de ses pairs, qui le trouvent trop technique, pas assez artiste, est plus difficile. Il lui faudra attendre 1968 pour se voir enfin attribuer par l’Académie des oscars le Irving G. Thalberg Memorial Award, un prix prestigieux qui récompense l’ensemble de sa carrière et qu’il recevra en lançant un laconique : « Merci… vraiment beaucoup. »
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Sir Hitchcock
Il en rêvait, la reine d’Angleterre Elisabeth II l’a fait… mais seulement quelques mois avant son décès. En janvier 1980, Hitchock apprend qu’il vient d’être nommé Chevalier commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique : Sa Majesté l’adoube, enfin ! « Je suppose qu’elle avait oublié », ironise l’éminent sujet anglais. Mais le désormais Sir Alfred Hitchcock ne profitera pas de son titre bien longtemps… Quatre mois seulement après sa nomination, il meurt, sans avoir pu être investi officiellement.
Biographie d’Alfred Hitchcock
- 13 août 1899 : naissance d’Alfred Joseph Hitchcock dans le quartier de Leytonstone, à Londres.
- 1920 : il fait ses débuts dans le cinéma au sein de la Famous Players-Lasky, future Paramount.
- 1925 : il réalise son premier film, Le jardin du plaisir.
- 2 décembre 1926 : il se marie avec Alma Reville, à Londres.
- 1939 : il arrive aux États-Unis et s’installe avec sa famille à Los Angeles.
- De 1954 à 1963 : il tourne ses plus grands chefs-d’œuvre comme Fenêtre sur cour (1954), Sueurs froides (1955), La Mort aux trousses (1959), Psychose (1960) ou Les Oiseaux (1963).
- 29 avril 1980 : il décède à l’âge de 80 ans dans le quartier de Bel Air, à Los Angeles.
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