Vingt-sept combats remportés, dont 19 par K.-O., aucune défaite. Mieux, il est le seul boxeur français détenteur d’une ceinture mondiale. Et pourtant, « si tu sors dans la rue et que tu demandes à quelqu’un qui est Arsen Goulamirian, les mecs ne connaissent pas ». Ce constat, c’est l’intéressé lui-même qui le dresse à l’Agence France-Presse (AFP).
Samedi 30 mars à Los Angeles (Californie) – dans la nuit de samedi à dimanche à Paris –, Arsen Goulamirian défend son titre WBA (World Boxing Association, l’une des quatre grandes fédérations internationales professionnelles) des lourds légers (catégorie de poids qui concerne les athlètes pesant entre 79,4 kg et 90,7 kg) contre le Mexicain Gilberto « Zurdo » Ramirez.
Ce rendez-vous, le Franco-Arménien de 36 ans s’y prépare depuis le mois de janvier, lui qui n’est plus monté sur le ring pour un duel officiel depuis le mois de novembre 2022 et sa victoire sur décision unanime face au Russe Aleksei Egorov, au Cannet (Alpes-Maritimes).
Pour tout dire, Arsen Goulamirian n’a disputé qu’un seul combat depuis le début de l’année 2020, enchaînant les pépins. Un Covid, des blessures… Des problèmes de promoteurs, surtout. Des gens « pas sérieux », qui ont coupé l’élan d’une carrière prometteuse.
Ce qui l’a fait tenir ? Cette ceinture acquise en 2018 aux dépens du Belge Ryad Merhy et qu’il a déjà défendue – avec succès – à quatre reprises. Cette ceinture, raconte-t-il à L’Equipe, qu’il garde précieusement dans sa chambre et qu’il voit dès son réveil. Sans elle, il aurait peut-être raccroché les gants.
« Le ring c’est tout autre chose, mon ami »
Autre motivation pour Arsen Goulamirian : avoir l’occasion de combattre pour la première fois aux Etats-Unis, pays où sa discipline est appréciée et valorisée. Pas comme de ce côté-ci de l’Atlantique, estime-t-il : « La boxe n’est pas la bienvenue, pas reconnue en France. Il n’y a pas de boxeur reconnu, à part si tu es champion olympique comme Tony Yoka, et encore. »
Le Tricolore a signé pour deux combats avec Golden Boy Promotions, la société de l’ancien boxeur star Oscar De La Hoya, dont Gilberto Ramirez est l’un des protégés. A 32 ans, celui-ci peut aussi se targuer d’un beau bilan : 45 victoires, dont 30 par K.-O., et une défaite.
« C’est un gars qu’il ne faut pas laisser entrer dans le combat, il faut le presser, l’user, c’est un serpent sur le ring, qui accroche, qui sait comment s’en sortir pour ne pas prendre trop de coups (…). Il arrive des catégories inférieures, mais les lourds légers c’est ma catégorie et dans ma catégorie personne ne peut faire quoi que ce soit », analyse Arsen Goulamirian.
Si ce dernier pourra compter sur le soutien de la communauté arménienne de la Cité des anges, il a de fortes chances que le public du YouTube Theater, à Inglewood (sud de Los Angeles) penche massivement ce samedi en faveur du Mexicain. Pas que quoi inquiéter le Français pour autant : « Les spectateurs c’est une chose, tu peux crier ou faire ce que tu veux, le ring c’est tout autre chose, mon ami. »
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Bien décidé à relancer une carrière en pointillé, qu’il imagine se poursuivre encore un ou deux ans, Arsen Goulamirian prévient : « Ce combat, c’est une étape que je dois franchir. Je veux unifier, avoir au moins deux ceintures avant de quitter la boxe. »
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