Le point final de votre « Tournée des 20 ans » est donné à Colmar, dans votre région. Avec une émotion particulière ?
« Une émotion particulière, oui, car je joue devant ma famille. Ç a représente beaucoup pour moi , car au-delà d’une simple tournée pour un album, elle célèbre ces vingt premières années de carrière. Ça fera vingt et un ans dans quelques jours mais c’est une vraie fierté de finir à la maison. Le public alsacien s’est rendu compte que j’essayais toujours de faire des débuts de tournée ici ou de terminer dans le coin. J’ai toujours à cœur d’avoir un lien symbolique avec la région. »
Qu’a-t-il de si spécial pour vous, ce public alsacien ?
« Ici, je suis comme l’enfant du pays qui rentre à la maison et qui joue devant sa famille. Une grande famille pour moi à chaque fois que je fais un concert tout comme c’était le cas quand j’ai eu la chance de porter la flamme olympique il y a quelques semaines. Dans le regard des gens, il y a une bienveillance différente parce qu’ils savent que je suis alsacien, que je l’ai toujours revendiqué, que je suis attaché à ma région. Ici, je viens en Matthieu Tota et Matt Pokora n’arrive pas à prendre le dessus. »
Au début de votre carrière, passer à la Foire aux vins de Colmar faisait partie de vos rêves ?
« La première fois que j’en ai entendu parler, c’est par mon frère Julien qui bossait à la technique du festival. Il était venu pour Scorpions il me semble en 2001. Quand il m’avait dit qu’il y avait telle et telle personne, ça m’avait surpris que tant de gros artistes viennent à Colmar. Quand j’ai commencé ma carrière, il a fallu que j’attende presque dix ans pour faire ma première Foire aux vins. Comme quoi, c’est quelque chose qui se mérite. »
Quels sont les projets après cette tournée anniversaire ?
« Je commence à travailler sur un album. Le précédent est sorti en 2022 donc je pense qu’il est temps de refaire des nouvelles choses. La dynamique est bonne. Le précédent était post-Covid, ça faisait quatre ans que je n’étais pas monté sur scène, j’étais aux États-Unis, il y avait eu la naissance de mes enfants donc je n’étais pas actif. Pour être très honnête, j’étais un peu déçu de ce que j’ai fait sur mon précédent album, je trouve ça trop posé. J’ai un peu oublié que je n’étais pas juste un papa, que j’étais aussi un performeur et que j’avais besoin de montrer ce côté-là de moi dans mes chansons et sur scène. Je suis arrivé un peu trop en papa. C’est juste qu’il manque l’énergie qui me caractérise. Revenir avec « Qui on est », qui est une balade, ce n’est pas ce qui me définissait le mieux. En retrouvant le public, j’ai retrouvé cette étincelle que je n’avais pas quand j’étais en studio sur le précédent album. Là, je suis très content de ce qui est en train de sortir. »
« Il me tarde de voir ce que les vingt prochaines années me réservent »
Vingt ans de carrière, ça met un coup de vieux ?
« Le coup de vieux, je le prends évidemment car je ne suis plus le petit jeune partout où je vais. Maintenant, j’ai des petits jeunes comme Pierre Garnier qui me vouvoient. Dans ma tête, j’ai encore 25 ans donc c’est bizarre d’entendre la nouvelle génération dire qu’elle a grandi avec moi. Je vois des mecs d’1m85, grosse barbe, plus costauds que moi qui me suivent depuis qu’ils sont enfants. Mais c’est beau de se dire qu’on a accompagné une génération. Vingt ans c’est pas rien, il faut être capable de regarder dans le rétro et être fier de son parcours et je le suis. J’ai eu la chance de remplir les plus grandes salles, c’est beau et il me tarde de voir ce que les vingt prochaines années me réservent. »
Vous qui êtes une machine à tubes, quelles seront les chansons que vous chanterez à chaque tournée pour les vingt ans qui viennent ?
« Sur cette tournée, je vois les titres qui ne vont jamais bouger de ma setlist pour les vingt ou trente prochaines années. Il y a « Les Planètes », « Juste une photo de toi », « Tombé », « A nos actes manqués », « Elle me contrôle ». Il y en a un paquet et c’est chouette parce que ça devient plus difficile de faire une setlist parce qu’il y a les incontournables mais en même temps, on a envie de jouer les nouveaux morceaux. C’est génial de se dire que pour 75 % des chansons, je peux tendre le bras et les gens chantent avec moi. »
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