Il est l’un des hommes forts de ce début de championnat de Pro D2. Piula Faasalele fait parler son expérience depuis son arrivée à Aguiléra. Titulaire à trois reprises en au temps de rencontres, le puissant deuxième ligne n’est pas étranger au très bon début de saison du Biarritz Olympique. Le BOPB est venu à bout ce vendredi 13 septembre d’Oyonnax (19-13), candidat déclaré aux phases finales et à la montée en Top 14. Avec son expérience à l’USAP ou au Stade Toulousain, le deuxième ligne samoan de 36 ans
Quelle a été la clé dans cette rencontre ? Vous êtes menés peu avant l’heure de jeu, mais vous avez trouvé les ressources mentales, physiques pour l’emporter.
Piula Faasalele : En début des saisons, on disait : « ça va être compliqué, il va y avoir des moments durs ». Mais c’est à nous de prendre les choses en main, rester froid et construire notre philosophie de jeu. Contre Oyonnax, vous avez montré ces valeurs de combat, de solidarité… C’est clair, ça a été la clé, c’est important d’être concentré sur nous et pas sur les autres équipes. On est toujours en phase de construction, cela nous appartient. Les résultats, c’est une chose, mais le plus important, c’est la fierté de nous-mêmes. C’est primordial, ce sont les valeurs du rugby : la solidarité, les copains autour…
Avez-vous été frustrés quand ils ont pris le score alors que vous aviez eu les occasions d’essais auparavant ?
Oui, il y avait un peu de frustration. Mais c’est le rugby. Les choses, il faut les chercher, rien ne vient facilement. Il faut prendre cela comme une leçon. Il faut rester froid, baisser la tête et continuer de bosser.
Dans ces moments-là, vous avez ce statut d’ancien, de joueurs d’expérience, est-ce que vous en avez joué ? Êtes-vous écouté par les autres ?
Oui, je pense ça, mais mon but ce n’est pas forcément de dire des choses, tout, crier. Quand il y a des moments durs, je dis un petit mot. Mais l’équipe a beaucoup de qualités et beaucoup de joueurs différents avec beaucoup de talent. Il faut juste donner de la confiance en fait. Tu sais qu’il va y avoir des moments hauts, des moments bas… C’est là où il faut donner confiance. Il ne faut pas rester sur une action négative. Il faut continuer, passer à autre chose et rester dans notre schéma. Même si on a eu ces occasions d’essais, je reste froid, car je sais que ça va revenir. On construit notre saison dans ces moments-là. Cela construit nos souvenirs, et là prochaine fois, on saura qu’il faudra faire différemment. On ne fera pas au fil de la saison les mêmes erreurs dans ces moments clé du match.
Sur les deux premières rencontres, les fins de match étaient difficiles. Là, vous avez réussi à bien maîtriser vos dernières minutes…
On s’améliore. L’équipe a eu des moments plus compliqués les saisons précédentes sur les fins de match. On sait qu’il faut bien gérer dès maintenant, car cela va nous aider plus tard. La semaine dernière, cela a été un peu chaud dans les dernières minutes, mais là, on est resté bien froid, dans notre plan de jeu. On a fait confiance à nous-mêmes, notre coéquipier à côté qui va faire le boulot. On a produit dix très bonnes dernières minutes.
C’est étonnant, car vous avez eu une vingtaine d’arrivées et de départ cet été avec un nouveau staff, une intersaison inédite… Au bout de trois matchs, on sent qu’il y a déjà un lien, un lien fort entre vous dans ce groupe. Vous le ressentez aussi ?
C’est un secret ! (Rires) Je ne peux pas dire tout ! C’est un secret !
Vous avez un premier bloc de matchs relevé pourtant vous êtes toujours invaincus au bout de la troisième journée. Est-ce une agréable surprise pour vous ? Vous vous attendiez à ce début de saison ?
Je ne vais pas être égoïste, hautain… mais dans ma façon d’être compétiteur, je dirais que oui. Je suis fier de mes joueurs, fier de notre groupe. C’est à nous de reprendre les choses en main et à nous de faire. Je ne sais pas si tout le monde s’attendait à ce début de saison, mais ça rend les choses plus belles. On profite, on en profite entre nous. Forcément, il y a d’autres moments hauts et bas aussi. Je ne vais pas dire : « On va gagner tout le match ». Mais c’est là que l’on va grandir comme un groupe, on va grandir comme des hommes. Moi, je veux voir des joueurs exploser. Les années précédentes, dans la négativité, certains se fermaient. Je ne veux pas ça. Je veux que les mecs explosent. Je suis très fier d’un Baptiste Fariscot par exemple. Il fait un super début de saison, et c’est ça qu’on veut : pousser les mecs. On n’a pas de limites. On peut faire des erreurs, nous sommes humains, ce n’est pas grave. Mais il ne faut pas avoir peur de faire des erreurs, car c’est comme cela que l’on apprend.
Selon vous, l’équipe qui a proposé le plus beau rugby a-t-elle gagné, ce soir ?
Je ne sais pas, c’est à vous de dire cela, pas à moi (Rires).
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