Après la saison de la révélation (22 matchs, 2 essais), voici la saison de la confirmation pour ce pur produit de la formation toulousaine. Malgré une forte concurrence à son poste, Costes a bien l’intention de faire son trou. Il raconte.
Vous n’êtes pas forcément habitués à enchaîner deux défaites consécutives, comment s’est déroulée la semaine avant le match de Clermont ?
Oui, c’était bizarre car deux défaites d’affilée – heureusement et tant mieux – c’est rare. Je ne dirai pas qu’il y a eu une remise en question ou des inquiétudes mais on va dire qu’il y a eu plus de vigilance. On s’est aussi remémoré la saison précédente. Car on sait très bien comment elle s’est terminée mais il n’y a pas eu que des beaux moments. On a démontré notre capacité à repartir sur de bonnes bases, sur un rugby qui nous est propre et qui a très bien fonctionné (face à Clermont). Il y a deux joueurs différents dans l’effectif par rapport à la saison passée donc il n’y avait pas de raison que cela ne revienne pas.
Le mot d’ordre était donc de ne pas s’affoler mais aussi de se rappeler que les résultats n’arrivent pas sans effort ?
Oui exactement et puis on sait qu’on a un groupe et des individualités très importantes et influentes dans le rugby en général. Donc pour moi particulièrement, le jeune qui essaie un peu de regarder comment ces mecs réagissent, j’ai pu m’apercevoir qu’ils avaient une exigence très importante et bien évidemment que deux défaites ça ne leur allait pas, alors je n’imagine même pas une troisième, encore plus à domicile.
D’un point de vue plus personnel, vous avez réalisé votre première saison « pleine » l’année dernière… Avez-vous ressenti que votre statut avec changé lors de la reprise ?
Oui évidemment quelque chose a changé. Au niveau du statut déjà, je ne pensais pas que tout ce qui était extra-rugby pouvait m’atteindre mais j’ai senti que les attentes envers moi étaient nouvelles. On m’a parlé plusieurs fois de la saison de confirmation, comme on dit dans les journaux. Pour moi, c’est juste essayer de continuer, entre guillemets, sur ma lancée, en améliorant plusieurs points car évidemment il y avait plein d’imperfections. Donc je veux gommer ça tout en gardant certains aspects de mon jeu que j’ai pu montrer, qui ont plu et qui m’ont fait prendre du plaisir.
Quand vous parlez de la « saison de la confirmation », cela vous met une forme de pression ?
Inconsciemment, cela met quand même un peu de pression. Car pour en avoir discuté avec pas mal de joueurs, ils la qualifient comme une des saisons les plus compliquées. Donc évidemment c’est quelque chose qui est différent à aborder par rapport à l’année passée. L’an dernier, personne ne me connaissait et j’avais tout à gagner. C’était que du bonus. Et aujourd’hui, pour ne pas être qu’évanescent, je dois forcément gagner en régularité.
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Vous êtes notamment en concurrence avec trois joueurs internationaux, Ahki, Barassi et Chocobares. C’est un sacré challenge de se faire une place…
Là-dessus aussi ça a changé par rapport à l’an dernier. J’étais arrivé en tant que champion du monde U20, avec cinq matchs dans la raquette donc je me disais que j’allais apprendre au côté de mecs qui jouent à la même place que moi. Mais plus la saison a avancé, plus je me retrouvais en concurrence directe avec eux. Donc à mon avis, ce serait une grande erreur d’idolâtrer les mecs avec qui tu es en concurrence lorsque tu veux jouer à leur place. Mais évidemment, si par exemple je me compare à un mec comme Pita, qui a tellement prouvé, qui est là depuis très longtemps… J’ai tellement regardé ses clips vidéo quand j’étais encore en jeunes ici, que oui, j’ai beaucoup à apprendre de lui. Je me focalise notamment sur la régularité et la façon dont les mecs se préparent psychologiquement ou physiquement au fil des semaines, je n’avais pas l’opportunité de voir ça avant. C’est clair qu’il y a des énormes joueurs mais une saison c’est tellement long et on l’a vu l’an dernier. Les titulaires du début de saison n’étaient pas les mêmes que ceux du milieu qui étaient aussi différents de ceux de la fin. Donc il faut juste arriver à être prêt et parer à toute éventualité.
Avez-vous senti qu’ils ne vous regardent plus comme le jeune qui arrive du centre de formation ?
Oui peut-être inconsciemment. Mais c’est juste parce qu’on se rapproche avec les mecs. Au début de l’année dernière j’étais plus avec les jeunes et maintenant qu’on a vécu des moments aussi forts ensemble… Peut-être que si on n’avait pas gagné ça aurait été différent mais le fait d’avoir gagné des titres avec ces mecs et d’avoir partagé des moments aussi forts, ça marque forcément une vie. Six mois après je vois la différence par rapport au début de l’année dernière. Ça me satisfait parce qu’évidemment, avoir une place dans un groupe enthousiaste dans lequel on est épanoui, c’est ultra-important pour les performances sur le terrain.
Et en dehors du rugby, lorsque vous avez envie de vous évader, comment vous occupez-vous ?
Certains partenaires ouvrent des restos mais moi je suis encore un peu jeune… Et quand je dis jeune, je parle surtout de mon compte en banque (sourire). Mais j’ai toujours aimé jouer à beaucoup de sports et en ce moment, les sports prédominant en plus du rugby c’est le basket et le padel. Je joue beaucoup au padel avec mon père qui pour l’instant m’a plus battu que je ne l’ai battu. On va dire que c’est un peu mon combat perso du moment (rires). Ce qui me permet par conséquent de m’évader du rugby et de penser à autre chose. Pour tout vous dire, on peut se la jouer intellectuel, j’ai essayé de lire des livres quand j’avais trop le rugby en tête, je peux vous assurer que ça n’a pas marché. Il me faut quelque chose qui me fasse transpirer (sourire).
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