Manuel Guillot vit une belle aventure. Profitant du fait que ses partenaires s’expriment peu dans les médias, il leur vole la vedette avec un naturel confondant. « Je n’ai pas l’impression d’être le porte-parole du film, mais je suis ravi de pouvoir vous parler, » explique-t-il à 20 Minutes. Ce comédien massif de 55 printemps donne la réplique à Vincent Lindon, Léa Seydoux, Raphaël Quenard et Louis Garrel dans Le Deuxième acte de Quentin Dupieux. Il incarne un figurant nerveux jouant un serveur qui a la tremblote dans cette comédie qui ouvre le Festival avant de sortir en salle dans la foulée.
« J’ai été pris sur casting, explique Manuel Guillot à 20 Minutes. J’étais déjà le plus heureux des mecs à l’idée de participer. Etre choisi était un beau cadeau. J’ai bossé comme un fou et pris un immense plaisir sur le tournage. J’avais l’impression de me déguster moi-même ! » Et le voilà à Cannes en train de poser pour des photos et de donner des interviews avant de monter les Marches. « J’attends le moment où je pourrais voir le film sur très grand écran ce soir. Je suis impatient à l’idée d’entendre plus de deux mille personnes rire : je n’ai jamais joué devant un public si nombreux. Je ne sais pas bien ce que ça fait, ni ce qui m’arrive, » avoue l’acteur avec l’air d’un gamin réjoui qui vient de recevoir une montre et un marteau en cadeaux.
Parmi les stars
Ce qui arrive à Manuel Guillot est simple. Il va être découvert dans ce rôle en or qu’il s’est brillamment approprié et il n’en est pas encore vraiment conscient. « Je n’étais pas intimidé quand je joue car je compose un rôle mais je l’étais un peu pendant les repas où je redevenais Manuel au milieu des stars. » Il est tout à fait à sa place avec elles sur le grand écran. Ses scènes, qu’on ne détaillera pas pour ne pas déflorer le sujet, sont tordantes et émouvantes. « J’ai joué le personnage comme un clown. Il n’est évidemment pas moi, » dit-il.
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Il est presque prêt pour les Marches de ce soir et n’attend qu’un petit tour chez le coiffeur. « Vincent Lindon m’a expliqué que c’était une expérience folle, confie-t-il. Mais je n’ai aucune idée de ce que ça va me faire de fouler le tapis rouge. » Son smoking l’attend à l’hôtel. « J’ai dû mal à m’en faire prêter un parce que je ne suis pas connu et que les grandes marques m’ont envoyé promener. J’en ai finalement trouvé une grâce des Polonais qui m’ont contacté sur mon Instagram. » Le compte de Manuel Guillot donne une belle idée de ses talents de peintre et de chanteur.
Vers de beaux lendemains
Quant à son avenir de comédien, on ne peut l’imaginer que radieux après Le Deuxième acte. « J’ai l’impression que je viens de naître en commençant vraiment mon métier d’acteur. Mon but est de trouver des rôles comme celui que m’a offert Quentin Dupieux. » On ne se fait pas de souci pour lui.
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