Décédé en 2007, l’abbé Pierre est accusé par plusieurs femmes d’agressions sexuelles. Des faits révélés par le journal La Croix, après un rapport du cabinet Egaé.
Stupeur dans les rangs d’Emmaüs et de la Fondation Abbé Pierre. Dans un rapport publié ce mercredi 17 juillet, sept femmes témoignent contre l’abbé Pierre. D’après le journal La Croix, elles accusent notamment le prêtre décédé en 2007 de gestes déplacés, de propos sexistes, de sollicitations et d’agressions sexuelles commises par celui qui a longtemps fait partie des personnalités préférées des Français.
Un rapport accablant, douze entretiens et sept témoignages
Le rapport d’enquête publié ce mercredi et consulté par La Croix fait état d’extraits de témoignages directs ou non directs sur huit pages. Les récits s’étalent entre la fin des années 1970 et 2005. Sur les sept femmes ayant témoigné anonymement, six rapportent des faits présumés pouvant être qualifiés d’agressions sexuelles. Le rapport dévoile un homme d’Église qui « ne s’empêche pas de chercher à assouvir ses pulsions, se sentant autorisé à poser des gestes répréhensibles par la loi de l’époque », indique le média. « J’ai l’habitude de me défendre, mais là, c’était Dieu. Comment faites-vous quand c’est Dieu qui vous fait ça ? » s’interroge l’une des femmes qui se dit victime.
Attouchements à la poitrine
C’est en juin 2023 qu’une première femme prend contact avec les responsables d’Emmaüs. Elle indique avoir subi de la part de l’abbé Pierre des agressions sexuelles au début des années 1980. Ce dernier aurait « introduit sa langue ans (sa) bouche d’une façon brutale et totalement inattendue » après un voyage en Italie. Après ce premier témoignage, Emmaüs décide de mandater le cabinet Egaé pour effectuer une enquête sur le sujet. Douze entretiens ont été menés avec à la clé le rapport rendu public ce mercredi. Une deuxième victime présumée explique également avoir subi des attouchements à la poitrine dans une chambre d’hôtel.
L’abbé Pierre, qui s’est illustré par son action envers les plus démunis, est accusé d’agressions sexuelles par plusieurs femmes, entre la fin des années 1970 et 2005, selon un rapport indépendant commandé par Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation Abbé-Pierre et publié ce mercredi 17 juillet 2024.
« Nous saluons le courage des personnes qui ont témoigné et permis, par leur parole, de mettre au jour ces réalités », soulignent les responsables d’Emmaüs France, Emmaüs International et la Fondation Abbé-Pierre, dans un communiqué relayé sur leur site internet. « Nous les croyons, nous savons que ces actes intolérables ont laissé des traces et nous nous tenons à leurs côtés », ont-elles ajouté.
17/07/24 – 23:30 – Les autres victimes potentielles de l’abbé Pierre invitées à témoigner
FIN DU DIRECT – Alors que sept femmes sont sorties du silence, Emmaüs France rappelle que pour la fondation, il est « primordial d’écouter les victimes et de leur dire que nous sommes à leurs côtés ». De fait, les personnes qui pourraient également avoir été victimes des agissements de l’abbé Pierre sont invitées à témoigner. Elles peuvent le faire anonymement auprès d’Egaé que ce soit par courriel, à l’adresse emmaus@groupe-egae.fr, ou par téléphone, au 01 89 96 01 53.
Suite aux révélations sur l’abbé Pierre, nous rappelons qu’il nous apparaît d’abord primordial d’écouter les victimes et de leur dire que nous sommes à leurs côtés.
Si vous souhaitez témoigner, vous pouvez le faire anonymement auprès d’Egaé
????emmaus@groupe-egae.fr☎️01 89 96 01 53 pic.twitter.com/0QsGNBDkAy— Emmaüs France (@emmaus_france) July 17, 2024
17/07/24 – 22:47 – Retrouvez le communiqué complet d’Emmaüs France
Sur le réseau social X, Emmaüs France a publié, mercredi après-midi, un communiqué complet pour rendre publics « des faits graves concernant l’abbé Pierre ». Le voici :
17/07/24 – 22:17 – « Vous imaginez le courage qu’il a fallu aux victimes pour oser dénoncer cette figure ? »
Questionnée par Libération sur la difficulté qu’ont pu rencontrer les victimes pour révéler les méfaits de l’abbé Pierre, la théologienne Véronique Margron a remarqué : « Vous imaginez le courage qu’il a fallu aux victimes pour oser dénoncer cette figure ? C’est presque comme toucher au sacré. Il était considéré comme tel par tant de personnes dans la société. » Pour celle qui lutte contre les violences sexuelles au sein de l’Église catholique française, « nous avons un vrai problème avec les personnalités charismatiques. Soit parce qu’elles emportent les foules, soit parce que, comme l’abbé Pierre, elles ont réalisé des actions très importantes. D’un seul coup, face à ces hommes, il n’y a plus aucun esprit critique. »
17/07/24 – 21:33 – Avec une « telle amplitude de temps », il y a « probablement » d’autres victimes, confie Christophe Robert
Invité du 20 Heures de France 2 ce mercredi soir, le délégué général de la Fondation Abbé-Pierre, Christophe Robert, a évoqué « une déflagration ». Évoquant « un choc terrible », il a expliqué la démarche de la fondation après avoir eu vent des faits reprochés à l’abbé Pierre. « On s’est dit : ‘Il faut creuser, il faut faire la lumière. » Pourrait-il y avoir d’autres victimes ? « Ce que nous dit le cabinet qui a mené ce travail d’écoute auprès des victimes, c’est que quand on a une telle amplitude de temps, de la fin des années 1970 à 2005, […] cela veut dire qu’il y en a probablement d’autres », a déclaré Christophe Robert, précisant que « c’est difficile d’évaluer les proportions ».
17/07/24 – 20:38 – « C’est difficile de croire que les compagnons de route de l’abbé Pierre n’aient rien vu », estime Margron
Véronique Margron, théologienne qui lutte contre les violences sexuelles au sein de l’Église catholique française, s’est confiée dans une interview-fleuve accordée à Libération ce mercredi. Pour celle qui a elle-même recueilli le témoignage de l’une des personnes qui accuse le célèbre prêtre, « c’est difficile de croire que les compagnons de route de l’abbé Pierre n’aient rien vu ». Et d’insister : « Je ne peux pas le croire. D’autant plus qu’il n’avait pas vraiment l’air de se cacher. »
17/07/24 – 20:01 – « Je n’ai jamais été témoin de gestes qu’on pourrait qualifier de déplacés », confie Pierre Lunel
Biographe et ami intime de l’abbé Pierre, Pierre Lunel a réagi au micro de RTL ce mercredi soir aux révélations faites ce jour-même. « J’ai été très souvent avec lui, je l’ai vu d’ailleurs en compagnie de femmes, je n’ai jamais été témoin de gestes qu’on pourrait qualifier de déplacés », a-t-il assuré, rappelant toutefois que « s’agissant de ces questions d’ordre sexuel, [l’abbé Pierre] lui-même avait avoué bien avant sa mort qu’il avait brisé à quelques occasions son vœu de chasteté ». Mais Pierre Lunel l’affirme : « Je ne l’ai jamais vu en entreprise de séduction, c’est-à-dire une manipulation quand on use de son aura pour séduire. »
17/07/24 – 19:34 – La crainte d’une baisse des dons à Emmaüs après les révélations sur l’abbé Pierre
Dans la communauté Emmaüs, les révélations sur l’abbé Pierre sont un véritable tremblement de terre, suscitant incompréhension, doute et même des craintes. « Je suis très inquiète pour les dons… », confie ainsi à France 3 Martine Marragou, présidente d’Emmaüs Saint-Aunès. Et de s’interroger : « Est-ce que les entreprises et les particuliers vont encore venir nous donner leurs invendus, leurs vêtements de seconde main et leurs meubles ? »
17/07/24 – 19:09 – Après les révélations, la communauté Emmaüs sous le choc
Stupéfaction dans la communauté Emmaüs. Auprès de France 3, plusieurs personnes ont fait part de leur choc. « Je n’étais absolument pas au courant de l’existence de cette enquête interne ! » confie Martine Marragou, présidente d’Emmaüs Saint-Aunès. Et de poursuivre : « L’Abbé Pierre, c’est un guide pour tellement de gens et de compagnons. Je suis sous le choc, effondrée mais mon combat pour les compagnons continue. » De son côté, Dominique Boisseau, directeur d’Emmaüs Montpellier, confie : « Je suis en colère et perplexe. En 2005, l’Abbé Pierre était très fatigué, il tenait à peine debout. Je ne le vois absolument pas commettre ce genre de geste. Où sont les preuves de ces accusations ? » questionne-t-il, assurant malgré tout ne pas remettre en doute la parole de ces femmes.
17/07/24 – 18:49 – L’Eglise catholique dit « sa honte » après les accusations contre l’abbé Pierre
L’Eglise catholique a réagi aux accusations portées contre l’abbé Pierre en exprimant sa « douleur » à la lecture des témoignages recueillis par le cabinet Egaé pour Emmaüs dans un message posté sur X. Si elle rappelle et salue le travail de l’abbé Pierre, elle assure que « sa position ne saurait dispenser du travail de vérité nécessaire, que vient de réaliser Emmaüs avec clarté et courage, en se mettant à l’écoute des personnes plaignantes et en menant cette enquête ». L’Eglise catholique exprime également « sa profonde compassion » et « sa honte que de tels faits puissent être commis par un prêtre ».
La #CEF apprend avec douleur les témoignages recueillis rapportant des faits d’agressions sexuelles commis par l’#abbéPierre à l’encontre de femmes venues travailler à Emmaüs.
L’abbé Pierre a eu, dans notre pays et dans le monde, un impact remarquable ; il a éveillé les…
— Église catholique en France (@Eglisecatho) July 17, 2024
17/07/24 – 18:27 – « D’autres victimes » n’auraient pas été identifiées
Alors que le travail du cabinet Egaé et de Caroline De Haas qui a recueilli les témoignages ont permis d’obtenir plus d’un dizaine de récit de victimes présumées et de témoins, les auteurs du rapport ainsi que l’association Emmaüs estiment que « d’autres victimes […] n’ont pas encore été identifiées ». Emmaüs invite donc les personnes concernées à se manifester et à prendre la parole : « Le dispositif d’appel à témoignages permettra de leur offrir un lieu d’écoute si elles le souhaitent »
17/07/24 – 18:15 – Une victime présumée de l’abbé Pierre évoque un baiser forcé
Parmi les femmes accusant l’abbé Pierre d’agressions sexuelle, celle disant avoir subi des attouchements à la poitrine alors qu’elle était mineure ajoute avoir été victime de violences sexuelles entre 1980 et 1989. Elle évoque un épisode précis durant lequel l’abbé Pierre lui aurait fait un baisé forcé. « Au moment de lui dire au revoir, il a introduit sa langue dans ma bouche d’une façon brutale et totalement inattendue » déclare-t-elle.
17/07/24 – 18:03 – De « propositions sexuelles » à des faits relevant d’agressions sexuelles
Dans les quatorze témoignages recueillis par le cabinet Egaé, ceux de victimes mais aussi de témoins, l’abbé Pierre est accusé de plusieurs faits n’ayant pas tous la même nature. Emmaüs liste des accusations concernant des « comportements inadaptés d’ordre personnel », une « proposition sexuelle », des « propos répétés à connotation sexuelle », des « tentatives de contacts physiques non sollicités » et des « contacts non sollicités sur les seins ».
17/07/24 – 17:41 – Des accusations, mais aucun contradictoire possible
L’abbé Pierre ne peut être confronté aux accusations qui sont faites contre lui par les différents témoins, puisque décédé. Mais sa version des faits pouvant être le seul contradictoire aux accusations, le rapport du cabinet Egaé ne peut être complet et laisse un goût d' »inachevé » explique La Croix. Caroline De Haas qui a dirigé le rapport explique toutefois que l’objectif « était d’identifier la nature des faits et d’estimer leur ampleur ». Autrement dit, d’avoir une idée plus précise des faits présumés, même si comme le précise La Croix « certains témoignages demeurent superficiels et ne permettent pas d’appréhender pleinement la nature des faits ».
17/07/24 – 17:17 – Un comportement que l’abbé Pierre savait transgressif
Le rapport réalisé par le cabinet Egaé dépeint l’abbé Pierre comme un homme au fait du caractère transgressif de son comportement avec certaines femmes mais qui ne s’empêchait pas d’assouvir certaines pulsions. Le rapport ajoute que selon les témoignages, l’homme d’Eglise pouvait s’arrêter face à un refus ferme, mais indique que face à la figure d’autorité religieuse qu’était l’abbé, certaines victimes présumées pouvaient avoir des difficultés à se défendre lors des agressions qu’elles relatent.
17/07/24 – 16:46 – Des agressions qui remontent jusqu’en 1977, voire avant ?
Les récits des différentes plaignantes relatent des faits qui se seraient déroulés entre 1977 et 2005, soit quand l’abbé Pierre était âgé de 65 à 92 ans. Mais alors que les témoignages de ces faits présumés ont mis des décennies à être recueillis, se pourrait-il que d’autres faits antérieurs aient eu lieu ? L’association Emmaüs s’attend à recevoir de nouveaux témoignages après la publication du rapport ce mercredi 17 juillet qui pourrait répondre à cette question.
La mission de sexymendirectory.net est de rassembler en ligne des journaux autour de men chastity pour ensuite les présenter en tâchant de répondre du mieux possible aux interrogations du public. Ce post a été prélevé d’internet par l’équipe de sexymendirectory.net du seul fait qu’il se présentait dans les colonnes d’un média consacré au thème « men chastity ». Cette chronique est reproduite du mieux possible. Vous avez l’opportunité d’utiliser les coordonnées inscrites sur le site pour indiquer des précisions sur ce contenu sur le thème « men chastity ». Il y a de prévu plusieurs travaux sur le sujet « men chastity » bientôt, nous vous invitons à naviguer sur notre site web aussi souvent que possible.
