Ligue 1 (23e journée). Strasbourg – Stade Brestois : 0-3
Le Stade Brestois est deuxième de Ligue 1 à deux-tiers du championnat alors que ses deux attaquants de pointe, Steve Mounié et Martin Satriano, n’ont inscrit que quatre buts à eux deux depuis le début de saison, en 23 matchs. Trois pour le Béninois, un pour l’Uruguayen, en date du 8 octobre. Dans d’autres clubs, surtout ceux qui jouent les premiers rôles, cette donnée aurait été un (gros) problème. Paris est d’ailleurs porté par Kylian Mbappé, Lille par Jonathan David, Monaco par Wissam Ben Yedder, tous au moins à onze réalisations cette saison en Ligue 1. Au Stade Brestois, cette statistique, aussi paradoxale soit-elle au vu de l’incroyable dynamique, n’est pas un souci. Elle est tout simplement révélatrice d’un collectif superpuissant qui ne dépend pas d’un unique buteur. Une bonne nouvelle pour une formation qui maîtrise à la perfection le 4-3-3, son arme fatale.
En fin de contrat en juin, et prêté par l’Inter Milan, Mounié et Satriano cassent les codes des standards attendus pour un attaquant professionnel. Ils ne marquent pas, ou très peu, mais sont essentiels dans leur abatage et les brèches qui en découlent pour leurs partenaires. « Si on regarde le travail que Martin réalise sur le deuxième but de Mahdi, avec une passe décisive, c’est magnifique, insiste Pierre Lees-Melou. Steve et Martin sont des mecs qui se battent beaucoup, qui sont dans les duels donc parfois, c’est compliqué de leur demander d’être dans la surface. Certes, ils ne sont pas récompensés mais si nous, les milieux, on marque beaucoup, c’est grâce à leurs efforts ». À eux quatre, Lees-Melou, Mahdi Camara, Kamory Doumbia et Hugo Magnetti ont inscrit 15 des 34 buts brestois au sein d’une équipe où « personne n’est irremplaçable », insiste Lees-Melou, faisant référence aux absences des cadres Marco Bizot, Mounié et Magnetti à Strasbourg. Brest a d’ailleurs battu Marseille et le Racing coup sur coup alors qu’il lui manquait au moins deux titulaires pour cause de suspension lors de ces rencontres où Coudert, doublure de Bizot, s’en est sorti sans encaisser le moindre but.
Quand Del Castillo laisse Camara tirer pour le triplé
« J’espère que Martin (Satriano) aura lui aussi son triplé avant la fin de saison parce que les attaquants ont quand même besoin de marquer, c’est viscéral », espère encore Eric Roy, agacé samedi soir par la scène du penalty quand Mahdi Camara, déjà auteur d’un doublé, demandait à Romain Del Castillo de lui laisser l’offrande pour valider un historique triplé. « Cela montre tout l’état d’esprit d’un groupe, pense Roy. Mais quand on met des choses en place et une hiérarchie… Il m’aurait entendu s’il n’avait pas marqué ». « C’est magnifique pour Mahdi, insiste Romain Del Castillo, l’habituel spécialiste de l’exercice. Moi, j’aurais l’occasion d’en remarquer, il n’y a pas de souci, je l’ai fait avec plaisir ». « C’est beau ce qu’a fait Romain, cela montre la belle entente dans l’équipe », appuie Lees-Melou, joueur-majeur d’un club où le collectif est roi. Où la star est le Stade Brestois.
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