ENTRETIEN – L’interprète de Gabriel, le chef d’Emily in Paris, joue les gentlemen cambrioleurs dans Libre, le nouveau film de l’actrice et réalisatrice, à découvrir le 1er novembre sur Prime Vidéo
La très prolifique Mélanie Laurent livre son nouveau long métrage, Libre, pour Prime Vidéo, le 1er novembre, pile un an après Voleuses . Derrière la caméra seulement, elle s’est attachée à retracer un pan de la vie de Bruno Sulak, un gentleman cambrioleur qui a oeuvré dans les années 80.
À découvrir
L’échappée belle, inspirée de faits réels, d’un braqueur pas comme les autres. Un braqueur qui refusait la violence. Un braqueur amoureux aussi, vivant une passion follement romanesque avec sa comparse (Léa Luce Busato). Un braqueur enfin qui se plaisait à jouer au chat et à la souris avec un commissaire paternaliste (Yvan Attal). Lucas Bravo (Gabriel dans Emily in Paris, qui tourne actuellement deux séries françaises, Les Saisons et Merteuil) lui prête son enthousiasme, ses idéaux, sa séduction. Il se confie avec une belle sincérité.
LE FIGARO. – Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?
Lucas BRAVO. – C’est dur de ne pas être séduit par un personnage aussi riche que Bruno Sulak, dur de ne pas être séduit par Mélanie Laurent à la direction, et par un premier rôle aussi challengeant. Tout était une chance. Je n’en suis pas au stade où c’est moi qui choisis, c’est Mélanie qui m’a présenté ce projet. J’ai dit oui instantanément.
Le fait que ce soit un premier rôle était-il une fin en soi ?
Non. J’aurais pu jouer dans des rôles secondaires encore un an ou deux, ça m’allait très bien. J’ai toujours l’impression d’être à un stade d’apprentissage dans ma carrière. Je n’ai pas d’urgence à être sur le devant de la scène, je n’ai rien à me prouver à ce niveau.
Comment vous êtes-vous préparé à jouer ce personnage ? Y a-t-il une responsabilité plus grande à interpréter quelqu’un qui a existé ?
Oui. Il faut mettre une part de soi, se l’approprier. Il y avait aussi des recherches à faire, c’est génial de ne pas avoir à combler les vides avec son imaginaire. L’investigation est passionnante. J’ai rencontré le commissaire Moréas, qui m’a donné des enregistrements, m’a parlé de lui. J’ai lu les poèmes que Sulak écrivait, il avait une plume merveilleuse, cette poésie me parle. Et ce côté un peu caméléon aussi car j’ai beaucoup déménagé ado avec mon père (le footballeur Daniel Bravo, NDLR). C’était un personnage fascinant et chacun de ses proches avec qui j’ai parlé m’en a donné une description différente ! Il était dans une sorte de fuite en avant, une fuite dans tous les sens du terme. Ça rend les choses d’autant plus riches. Son instinct de survie le faisait habiter des trajectoires, des personnages…
« Je ne trouve pas que le terme beau gosse rend service à qui que ce soit. C’est un peu dégradant. Je ne me considère pas ainsi. »
Lucas Bravo
Est-ce que ça vous a paru un vrai changement de registre même si ça reste un personnage séduisant, très solaire ?
C’est une forme de transition. Mais je ne calcule pas mes personnages en fonction des rôles précédents.
Cette rébellion, ce besoin de liberté collent-ils vraiment aux années 70-80 où des utopies étaient encore possibles ?
C’est marrant d’utiliser le mot utopie mais c’est ça. C’est ce que me disait Moréas quand nous nous sommes rencontrés : « J’ai arrêté mon métier car les flingues sont devenus des outils d’appréhension, il n’y a plus de respect. Les codes ont changé ». C’est ce qu’a dû ressentir Sulak, avec l’émergence du capitalisme, des grandes firmes, des supermarchés. Il devait penser qu’il y avait encore des libertés à sauvegarder. Il a tenté de rassembler avec panache. Il a réalisé des braquages à Genève deux fois la même semaine. Il se déguisait. Il n’avait pas besoin d’argent, il voulait faire passer un message. Que les gens réalisent la futilité de ces grosses marques, de ces enseignes.
Libre évoque Arrête-moi si tu peux dans le rapport de flic et voyou…
Il en a été question. J’ai revu le film de Spielberg avant le tournage et je me suis rendu compte que le personnage de Tom Hanks n’était pas si bienveillant envers celui joué par Di Caprio. La relation de Moréas avec Bruno est plus paternelle, respectueuse, douce. Moréas a admis avoir fait deux ou trois bêtises avant d’être commissaire et de se ranger. Comme Bruno qui a fait la légion étrangère aurait pu être un bon flic. Cette ambivalence leur a permis de se comprendre.
Comment Mélanie vous a-t-elle dirigé ?
Elle est impressionnante dans sa compréhension de l’acteur, sa certitude des plans, son écoute, sa générosité. Elle m’a fait gagner cinq ans d’expérience ! Elle est d’une grande subtilité. Au lieu de faire un film de braquage, elle a fait un film d’amour sur fond de braquage.
Savez-vous pourquoi elle vous a choisi ?
Non, elle ne m’a pas donné de raison précise. Elle a simplement dit qu’elle pensait que c’était moi, Bruno Sulak.
Dans le dossier de presse, elle évoque votre part de féminité…
On a tous une part de féminité ! Il faut juste lui donner un peu plus de place. J’ai lu un bouquin il y a quelques années qui expliquait que chaque être humain est constitué d’une déesse et de son guerrier. La déesse prend les décisions, commande, oriente et le guerrier va combattre pour sa déesse. Ça a changé ma façon de considérer les choses. Au lieu de me demander ce que je veux en tant que mec, je me dis : « qu’est-ce que veut ma déesse, de quoi a-t-elle besoin, et comment son guerrier peut-il l’obtenir ? » J’adopte ainsi un autre prisme. C’est devenu un automatisme.
Qu’est-ce que ça représente pour vous d’être libre ?
Pour moi, être libre c’est être soi dans le regard des gens et malgré la masse, malgré ce qui est populaire. On naît avec une volonté d’être validé, accepté, aimé et on fait avec les outils qui nous ont été donnés, notre éducation, pour traverser cette forêt de symboles, comme disait Baudelaire. Arriver à un stade où l’on n’a plus peur de perdre en amour, en acceptation, et pencher vers ce que l’on est profondément est la plus grande liberté. Ne plus se poser la question du qu’en-dira-t-on et faire les choses pour soi.
Êtes-vous arrivé à ce stade ?
Non je ne me sens pas libre actuellement.
Qu’est-ce qui vous empêche ?
Je ne dirais pas que je suis empêché. Ça ne tient qu’à soi de dire non. Il faut s’en donner les moyens. Mais j’en suis à un stade où il se passe beaucoup de choses, j’essaye de les comprendre de mon mieux, j’essaye aussi de construire. Comme je fais beaucoup de remises en question, j’ai ouvert des parenthèses dans les parenthèses dans les parenthèses et, pour l’instant, je n’en ai pas refermé beaucoup !
Jusqu’à présent, être beau gosse semble vous avoir plus servi que desservi…
Je ne trouve pas que le terme beau gosse rende service à qui que ce soit. C’est un peu dégradant. Je ne me considère pas ainsi. C’est important d’apporter de la nuance et de rentrer dans la substance. Il faut gratter un petit peu la surface.
Mais on vous a connu à travers à Emily in Paris qui ne fait pas forcément dans la nuance…
C’est vous qui l’avez dit ! C’est sûr que c’est avant tout du divertissement, une échappatoire. Mais je ressens le besoin de conscientiser un peu ce que je raconte. J’ai suggéré que le restaurant soit vegan, par exemple, cela aurait peut-être permis d’impacter quelques personnes mais ça ne les intéresse pas. C’est enlever de cette insouciance que l’on a en regardant la série.
Vous retrouvera-t-on au générique de la saison 5 ?
Ça va dépendre du scénario car je pense avoir un peu fait le tour. Je n’ai pas vraiment de liberté et, comme on commence à m’en donner ailleurs, j’y prends goût. La vie est courte. Le tournage de cette série dure tout de même cinq mois. Est-ce que j’ai envie de les sacrifier à raconter quelque chose qui ne me stimule pas ?
Comment aimeriez-vous faire évoluer le personnage de Gabriel ?
J’aimerais qu’il retrouve un peu de panache. Sur la dernière saison, l’écriture était dans cette idée des années 90 où les amoureux s’éloignent, s’embrassent, s’éloignent à nouveau… Tout est basé sur le manque de communication. C’est un peu archaïque. Aujourd’hui, la nouvelle génération verbalise, se confronte, ça ne marche plus ce côté on se croise et on ne s’est pas compris. Les gens voient venir ce mécanisme à des kilomètres… Et je n’ai pas envie de faire partie d’un rouage qui tend à ne pas considérer l’intelligence des spectateurs.
Que vous a apporté cette série au-delà de la célébrité ?
La définition de la notion de célébrité est vague. La série m’a apporté un effet boule de neige qui m’a permis de rencontrer certaines personnes, d’essayer de mettre en place quelque chose de durable.
Vous aviez anticipé la dimension internationale apportée par les plateformes en étudiant la comédie aux États-Unis ?
Je n’ai pas vraiment étudié. Je suis parti apprendre la langue, j’avais une passion pour les États-Unis. J’y ai passé cinq ans. Je n’ai plus vraiment le même amour, beaucoup de choses me déplaisent désormais mais à l’époque ça m’inspirait et c’est là que tout s’est mis en route !
Où êtes-vous le plus abordé dans la rue ?
En France, il y a une pudeur, une fierté. Je suis abordé un peu partout dans le monde sauf en France !
Libre et Emily in Paris sont romantiques voire romanesques, quels sont vos films préférés dans le genre ?
En comédie romantique je suis très Coup de foudre à Notting Hill. Pour le romanesque, je dirai Out of Africa, cette scène où Redford vient sauver Meryl Streep du lion. Il y avait énormément de charme dans ce cinéma. Et dans Robert Redford !
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