Megalopolis de Francis Ford Coppola est unique, désespéré, grandiose et grotesque

Megalopolis de Francis Ford Coppola est unique, désespéré, grandiose et grotesque
Megalopolis de Francis Ford Coppola est unique, désespéré, grandiose et grotesque

A-t-on vraiment l’énergie de résumer de quoi parle le film ? On se limitera à dire, pour garder la surprise mais aussi parce que la confusion du récit le pousse vers l’abstraction, que Francis Ford Coppola rejoue ici dans une Amérique dystopique — si elle n’a pas déjà les pieds enfoncés dedans — la Conjuration de Catilina, au moment où, en 63 avant Jésus-Christ, Lucius Sergius Catilina avait mené un complot visant à s’emparer du pouvoir à Rome. Le sénateur apparaît ici sous les traits d’Adam Driver, qui est désormais un architecture surpuissant et le dirigeant mégalomane de la Commission d’urbanisme. Il porte une longue cape super-héroïque et mène un projet de construction d’une ampleur inédite, qui pourrait bouleverser un pays à la dérive, endetté et perdu dans une mouvance ultra-conservatrice — la popstar de l’époque, Vesta, est une chanteuse qui se vante de sa chasteté dans ses chansons.

Les luttes de pouvoir sont nombreuses à New Rome : le maire Frank Cicero (Giancarlo Esposito) est l’ennemi éternel de Catilina, Claudio Pulcher (Shia LaBeouf, incontrôlable) ne cache pas sa détestation pour son cousin, tandis que Hamilton Crasus III (Jon Voight), un banquier immensément riche, règne sans partage le domaine économique, aux côtés de son épouse Wow Platinium (Aubrey Plaza, fabuleuse en star des médias). Seule Julia Cicero (Nathalie Emmanuel), la fille du maire, finit par se fasciner pour l’architecte et entame une histoire d’amour avec lui. Sur près de 140 minutes, il se passe énormément de choses dans Megalopolis : une mystérieuse affaire de meurtre, des soirées dantesques dans un Colisée fermé, des liaisons dangereuses. C’est souvent outrancier, insensé voire tout simplement incompréhensible. On y voit des sirènes trônant sur des toits de SUV, des gratte-ciels dignes du Metropolis de Fritz Lang, et on se permet de dialoguer en latin.

Quelques jours avant la présentation de Megalopolis à Cannes, Francis Ford Coppola avait livré clé en main toutes les influences qui avaient nourri la conception d’un scénario qu’il aurait retravaillé plus de 300 fois. “Je n’aurais pas pu réaliser ce projet sans ces géants : G.B. Shaw, Voltaire, Rousseau, Bentham, Mill, Dickens, Emerson, Thoreau, Fuller, Fournier, Morris, Carlyle, Ruskin, Butler et Wells ; sans oublier aussi Euripide, Thomas More, Molière, Pirandello, Shakespeare, Beaumarchais, Swift, Kubrick, Murnau, Goethe, Platon, Eschyle, Spinoza, Durrell, Ibsen, Abel Gance, Fellini, Visconti, Bergman, Bergson, Hesse, Hitchcock, Kurosawa, Cao Xueqin, Mizoguchi, Tolstoï, McCullough, Moïse et les prophètes.” Cette énumération à rallonge de monuments artistiques, littéraires, philosophiques ou religieux avait de quoi faire rire (ou énerver) mais le cinéaste s’applique effectivement à ce que toutes ces influences vivent, cohabitent et donnent naissance à ce qui pourrait littéralement être un film-monde, dans ce qu’il a de plus gargantuesque et cacophonique. Il donne le tournis, coincé entre fulgurances splendides (toutes les scènes à proximité du ciel) et mauvais goût digne des films futuristes (ou ringards, au choix) de Terry Gilliam sortis au cours du 21e siècle.

Cette exubérance formelle, venant d’un cinéaste qui n’a jamais manqué d’expérimenter au cours de sa carrière (Coup de cœur, Dracula, ou les quelques scènes en 3D de Twixt), est mise au service d’un double questionnement inquiet : qu’est-il advenu de l’Amérique et de ses valeurs cardinales, délogées par la tyrannie de l’individualisme et du capitalisme débridé ? Et surtout qu’ont fait les artistes pour empêcher cette déroute morale et idéologique, eux qui, autrefois, savaient arrêter le temps, le mettre en bouteille ou raconter le monde de demain ? Megalopolis, dans son déchaînement de mots, d’images et d’idées plastiques (des triptyques à la Napoléon d’Abel Gance, dont la première partie vient tout juste d’être projetée à Cannes dans une version restaurée), saisit parfaitement la saturation de l’air contemporain, le chaos provoqué par l’opposition excessive entre le faste démesuré des élites (Jon Voight, génial lorsqu’il dit qu’il “cherche ce qu’il ne possède pas encore”) et la radicalisation inéluctable de ceux qui n’ont plus rien, basculant dans le vertige fasciste à défaut d’avoir de quoi espérer.

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