Un record historique d’abonnés, dans une saison pourtant sans Coupe d’Europe. Les supporteurs de l’Olympique de Marseille vont retrouver leur équipe favorite ce dimanche soir pour le premier match à domicile de la saison contre Reims (20h45). Pour l’occasion, le stade Vélodrome sera une nouvelle fois à guichets fermés et pas moins de 49.000 abonnés viendront garnir l’antre du boulevard Michelet, un record historique pour l’OM.
Certes, l’OM n’a augmenté son nombre d’abonnés que de 1.000 places par rapport à la saison précédente et en profite pour largement communiquer dessus, mais il aurait pu être bien supérieur si l’OM n’avait pas souhaité conserver des places sèches pour attirer de nouveaux spectateurs à chaque match.
La pire saison depuis que Longoria est président
Il aurait aussi pu être bien inférieur, la faute à la pire saison de Marseille depuis l’arrivée de Pablo Longoria à la présidence, en février 2021, conclue à une triste 8e place non qualificative pour l’Europe. Une saison aussi et surtout marquée par le passage de quatre entraîneurs : l’erreur de casting Marcelino, l’intérimaire Pancho Abardonado, l’improbable Gattuso pour finir avec le pompier de service Jean-Louis Gasset.
Si la saison précédente avait donné envie aux supporteurs, c’était principalement pour le mercato réalisé par Longoria et les arrivées d’Aubameyang, de Geoffrey Kondogbia, ou du local Iliman Ndiaye, notamment. Cette saison, cette hype se résume à un nom : « Roberto De Zerbi ».
Roberto De Zerbi
Le simple fait d’avoir attiré un tel nom à Marseille après une saison ratée, permet un énorme optimiste chez les supporteurs. « J’étais ravie et soulagée que la saison catastrophique s’achève, explique la supportrice Najet Rami. Je ne voulais plus entendre parler de l’OM, je ne voulais pas m’intéresser au mercato. Et puis j’ai entendu le nom de De Zerbi, et c’est reparti très vite. »
Elle n’en revient d’ailleurs pas d’avoir vu son club attirer l’un des entraîneurs les plus en vogue en Europe ces dernières saisons. « Alors certes tu es un club historique mais tu ne gagnes plus de titres, tu ne joues aucune Coupe d’Europe, tu as quelques problèmes financiers et tu arrives à faire venir De Zerbi, qui lui-même attire certains joueurs », ne s’en remet-elle presque pas.
« Tu avais Marcelino, tu changes quatre fois d’entraîneur et pourtant tu vois plein de noms de ouf, Fonseca, Conceiçao, De Zerbi, sortir pour le prochain entraîneur, et lui vient quand même. C’est lui la hype pour les supporteurs, et même les joueurs », résume Bilo, abonné du virage Nord.
La valse des joueurs n’émeut plus vraiment
L’important renouvellement de l’effectif opéré chaque été par Pablo Longoria ne semble même plus affecter les supporteurs. Et même si les noms des recrues de cette saison, Elye Wahi, Pierre-Emile Højbjerg, Lilian Brassier ou Ismaël Koné, font certes un peu moins rêver que la saison dernière, ils sont tous accueillis par quelques dizaines de supporteurs à leur arrivée à l’aéroport.
Et même le départ d’un Pierre-Emerick Aubameyang après sa saison record, ne déçoit plus à Marseille. « Au bout d’un moment tu as vite compris que c’était compliqué de garder les joueurs trop longtemps avec cette logique du trading. Et après la saison dernière je ne voulais plus voir 90 % des joueurs, il ne faut pas se mentir. Celui que je voulais le plus conserver c’est Balerdi, il a prolongé et est devenu capitaine », se réjouit-elle finalement.
Le risque Greenwood
Le seul motif de regret pour certains supporteurs au moment de retrouver leurs habitudes dans l’enceinte du stade Michelet se trouve d’ailleurs dans le recrutement du nom le plus pompeux de ce mercato d’été : Mason Greenwood. L’OM a sauté sur l’occasion de recruter celui qui a vu sa côte dégringoler après les accusations de violences conjugales et de tentative de viol portées par sa compagne, qui s’est depuis rétractée.
« Vu la propagande contre sa venue, je pensais vraiment qu’il n’allait pas signer. Quand tu entends les discours de Longoria sur les valeurs et qu’il recrute un mec comme ça… J’ai rarement été aussi dégoûté par l’OM. Peut-être qu’on a rarement eu un joueur en termes de qualité, mais c’est justement parce qu’il y a eu cette affaire qu’il est là. L’image du club en pâtit », regrette vivement Bilo. La déclaration de De Zerbi après l’excellent premier match de Greenwood contre Brest (5-1), samedi, ne facilite d’ailleurs pas forcément l’apaisement dans ce dossier. « Je suis heureux de le voir marquer pour mettre fin à toute la controverse dans les médias », avait déclaré le technicien italien. Comme si les performances sportives pouvaient effacer les violences domestiques.
Le soleil est pour l’instant au beau fixe à Marseille, aux supporteurs d’en profiter parce qu’à la même date la saison passée l’OM était déjà éliminé de la Ligue des champions après la défaite contre le Panathinaïkos en tour préliminaire. L’acte fondateur d’une saison à l’envers renforcé par les affaires des menaces de certains supporteurs. Parce qu’une chose est sûre à Marseille, les problèmes viendront d’abord d’en dehors du pré vert.
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