A quoi ressemble un seigneur de la police, passé par tous les postes les plus sensibles de la République ? A quelqu’un qui peut tout entendre, sauf qu’on lui réclame de l’argent. Un des adjoints de Frédéric Veaux à la division nationale antiterroriste, au milieu des années 2000, s’était risqué à le démarcher. La DST, le renseignement intérieur, bénéficiait d’équipements de meilleure qualité, de plus de voitures, il fallait rivaliser. Le chef s’était levé de son fauteuil, avait hurlé : « Regarder dans la gamelle des autres ? J’en ai marre, tu me fais chier ! ». Épisode mémorable puisqu’il s’agit là de la seule colère connue de l’actuel directeur général de la police nationale (DGPN), en quarante ans de carrière, à tel point que le « premier flic de France », nommé en février 2020, en a récemment reparlé à son collaborateur : « Tu m’avais fait sortir de mes gonds, hein ? »
Le policier en activité le plus âgé de France, à 68 ans et presque trois mois, avant sa retraite ce dimanche 29 septembre, aura détonné jusqu’au bout dans l’univers parfois pittoresque des « grands flics ». Avec son visage d’acier, impassible en toutes circonstances, et sa voix grave, il aurait pu jouer un haut gradé péremptoire dans un film d’Olivier Marchal. Mais surprise, l’homme qui a tenu la police pendant quatre ans, jouant les médiateurs entre Gérald Darmanin, les syndicats et la base, assurant une réforme d’ampleur de la police judiciaire, sécurisant avec succès les JO, protégeant avec ferveur ses agents des accusations de bavure, est du genre introverti, avec un penchant pour l’austérité, façon ministre scandinave. « Il a un côté clergyman, le genre qui se lave à l’eau froide » sourit Bernard Squarcini, son supérieur à la fin des années 2000 lorsqu’ils dirigeaient tous deux la DCRI, fusion de la DST et des renseignements généraux. « Pour lui, l’argent, c’est sale, le temps libre, c’est sale », résume un leader syndical.
Dans son logement de fonction du ministère de l’Intérieur, où son voisin de palier s’appelait Alexandre Brugère, le directeur de cabinet de Gérald Darmanin, il renvoie les CRS affectés au service de table et commande chez le traiteur sur ses propres deniers lorsqu’il reçoit. Ses dimanches matin, il les passe dans son bureau de la place Beauvau à signer des parapheurs. On ne lui connaît aucun hobby depuis quatre ans, hormis vaguement le rugby. « C’est un modèle de droiture et un homme modeste, qui ne se la joue pas grand flic », salue Pierre Bousquet de Florian, directeur de cabinet de Gérald Darmanin entre 2020 et 2022. Ses rendez-vous au restaurant ont toujours lieu dans un rayon d’un kilomètre, afin de pouvoir filer au ministère en cas d’urgence. Il refuse l’officier de sécurité qu’il lui est proposé, comme depuis le début de sa carrière, et continue à prendre la ligne 14 du métro pour se rendre à des réunions. La troupe apprécie, l’ex-ministre le soutient chaleureusement, conscient qu’un tel profil, peu médiatique, est complémentaire du sien. « On aurait spontanément envie de l’appeler ‘patron’, c’est une force tranquille », complimente encore Thierry Clair, le secrétaire général de l’Unsa police, avec lequel plusieurs désaccords existaient pourtant.
Poids du protestantisme
Ce jeudi 26 septembre, malgré ses préventions, il a dit oui à une cérémonie très protocolaire d’adieu au drapeau sur la base des CRS de Vélizy-Villacoublay, en compagnie de tout ce que la France compte de hiérarques policiers d’aujourd’hui et d’hier. « C’est pour l’institution », s’empresse de préciser Frédéric Veaux, qui ne se récrie pas d’être qualifié d’ »austère » : « Un chef se doit d’être exemplaire », dit-il à L’Express. Héritage familial, affirment ceux qui savent que son père était protestant. Rigueur et pragmatisme avant tout. Auprès des « bébés Veaux », ces collaborateurs devenus au fil du temps des pontes, comme Céline Berthon, désormais patronne de la DGSI, ou Fabrice Gardon, le directeur de la police judiciaire (PJ) parisienne, il a même théorisé sa méthode, autour de deux conseils : 1) relire toutes les notes avant publication, si besoin aux aurores et le week-end ; 2) ne jamais réagir à chaud, jamais par écrit, s’imposer sur le temps long.
Frédéric Veaux a montré ses facultés au moment de la réforme de la police. Eté 2022, Gérald Darmanin appuie sur le bouton : il faut mettre fin aux baronnies policières, au premier chef celle de la PJ, pour mieux traiter les affaires de moyenne délinquance qui font monter le vote Rassemblement national. Le directeur général de la police est depuis longtemps convaincu. « On ne peut pas m’avoir sur la PJ, je sais comment ça marche. Quand j’étais chef des ‘stups’ à Marseille, je devais signer un protocole avec un collègue de la sûreté quand on voulait s’échanger des informations. Il fallait sortir de ces logiques de tuyaux d’orgue et s’adapter à la criminalité contemporaine », appuie aujourd’hui Frédéric Veaux.
« Haie du déshonneur »
A la rentrée, il convoque toute la hiérarchie de la PJ à Beauvau et leur annonce le projet, en rappelant son passé de « PJiste », à la façon d’un « alcoolique repenti », croit-il possible de plaisanter. Tollé immédiat, les agents craignent un démantèlement rampant de ce service, fondé sous Clemenceau, parfois décrit comme la noblesse de la police parce qu’il traite de la grande criminalité ; dans les départements, ses déplacements, rebaptisés ironiquement « Veaux Tour » suscitent des dépôts de gilets pare-balles dans les couloirs. Jusqu’à l’épisode de Marseille, en octobre, quand 200 policiers organisent une « haie du déshonneur » au passage de Frédéric Veaux dans les locaux. Les images fuitent sur Internet. La réforme aurait pu s’arrêter là, mais Eric Arella, le patron de PJ marseillaise est viré et le « DG » poursuit, impénétrable, jusqu’à l’adoption de la loi début 2023 pour une entrée en vigueur en janvier 2024. « On aura beau dire, Veaux a fait passer la réforme. Je ne vois pas qui aurait fait mieux à ce poste », approuve Didier Lallement, préfet de police de 2018 à 2022.
Vingt ans auparavant, déjà, il avait mis à profit son style passe-muraille pour s’imposer comme l’interlocuteur privilégié du Raid, alors chargé de la traque d’Yvan Colonna, le tueur du préfet Claude Erignac. « Les gars du Raid le voyaient en réunion et s’inquiétaient, ils me disaient : c’est qui ce mec qui ne dit rien ? On ne sait jamais ce qu’il pense’. Moi, je savais qu’on pouvait partager, que ça ne sortirait pas de la chapelle », se souvient Jean-Louis Fiamenghi, alors numéro deux du Raid, qu’il dirigera ensuite. Le 4 juillet 2003, Colonna va être arrêté en Corse et Fiamenghi fait venir Veaux, qui connaît le dossier depuis ses années à la PJ d’Ajaccio, de 1998 à 2000, pour l’interroger dans le secret. L’enquêteur ment à son épouse et ses collègues en prétextant une urgence familiale, comme il le racontera dans Flic Stories (Rocher), de Guillaume Farde. Il sera le premier à faire décliner son identité au terroriste – une étape clé – et à recueillir ses explications. Depuis, le directeur général de la police conserve un portrait du préfet Erignac, « mort pour ce qu’il représentait », dit-il, dans son bureau, comme un clin d’œil, tant à une affaire qui l’a marqué qu’à une réussite dans sa carrière.
Ami de la Poularde
Loin d’être un frein, sa timidité apparente lui a souvent servi d’accélérateur. « C’est le grand flic, pas hyperporté sur les blagounettes, mais que tout le monde veut avoir avec soi car il est loyal et collectif », décrit Frédéric Péchenard, DGPN de 2007 à 2012, qui ne l’a jamais intégré aux dîners de la Poularde, le groupe affinitaire qu’il a fondé avec des policiers proches de Nicolas Sarkozy, mais l’a toujours considéré comme un ami de la tribu. « On n’en a jamais discuté mais je pense que Frédéric vote à droite », évalue l’actuel vice-président LR du conseil régional d’Ile-de-France. En 2009, Veaux devient l’adjoint de Bernard Squarcini, pilier de la Poularde, à la tête de la DCRI. « Je l’avais notamment chargé des liens avec les services de renseignement étrangers. Il a été crédible », juge le « Squale », son surnom.
Le 17 juillet 2010, ce dernier demande à son numéro deux de recueillir les factures de téléphone de Gérard Davet, journaliste au Monde, soupçonné d’avoir obtenu des documents du ministère de la Justice. Une initiative qui donnera lieu à une enquête pour violation du secret professionnel et vaudra à Veaux d’être longtemps soupçonné de barbouzeries sarkoziennes, au point que Manuel Valls, à son arrivée à Beauvau, biffe son nom des listes de nomination. « Je ne le connais pas », oppose-t-il sèchement à Squarcini qui tente de plaider sa cause à son entretien de limogeage. Il est repêché comme conseiller du directeur, puis directeur adjoint de la PJ, mais échoue à être nommé numéro un, en 2014. Il ne reniera jamais ses amitiés à droite : en juillet 2024, il organise une cérémonie à Beauvau en l’honneur de Frédéric Péchenard et Christian Flaesch, l’ancien patron de la PJ parisienne, condamné en 2023 pour avoir livré des informations confidentielles à Bernard Squarcini après son départ de la fonction publique. A cette occasion, les deux retraités du ministère de l’Intérieur sont intégrés à la réserve de la police nationale.
Salle E124 à Pessac
Les réseaux de Frédéric Veaux, qui a toujours décliné les propositions d’intégrer la franc-maçonnerie, sont pourtant plus éclectiques qu’ils n’en ont l’air. Les décideurs socialistes savaient-ils que le fonctionnaire compte parmi ses proches un certain Jean-Louis Nadal, magistrat de gauche et ancien conseiller de Robert Badinter ? Les deux hommes se sont rencontrés à la fin des années 1970, à Pessac, dans une annexe de l’université de Bordeaux, salle E124, où le procureur propose tous les samedis des cours préparatoires à l’Ecole nationale de la magistrature. A l’époque, Frédéric Veaux, fils d’un entrepreneur fondateur du plus grand cabinet d’analyses médicales bordelais, hésite entre juge et commissaire. Ce sera policier, mais non sans garder contact avec son mentor, qui l’invitera vingt-cinq ans plus tard à la réunion antiterroriste qu’il organise toutes les six semaines avec des juges dans son bureau de procureur de la cour d’appel de Paris.
A la faculté, il croise aussi Véronique Malbec, appelée à devenir une fidèle collaboratrice de Jean-Louis Nadal… et l’épouse de Frédéric Veaux. C’est dans un restaurant basque, au début des années 2000, que le magistrat aurait suggéré au fonctionnaire de renouer le lien avec sa collègue. Quelques années plus tard, les ex-étudiants se marieront à Arcachon, fief de la famille Veaux. « Ce sont des nadaliens, des bébés Nadal », s’amuse aujourd’hui l’homme de justice.
Peu après son arrivée à Beauvau, Bernard Cazeneuve décide de donner sa chance à Frédéric Veaux, et au bout de dix-huit mois, en mai 2016, le « grand flic » se mue en préfet, en Mayenne. Il s’y fait apprécier des élus, y compris socialistes, comme le député Guillaume Garot qui salue « sa même considération pour chacun », et gagne sa mutation dans un plus grand département, les Landes, en janvier 2019. Lorsque Eric Morvan, le DGPN, démissionne, un an plus tard, son nom ne s’impose spontanément. « On cherchait d’abord un préfet, car on avait peur qu’un policier soit trop proche de ses troupes. Frédéric Veaux était les deux », se souvient Pierre Bousquet de Florian.
Parrains influents
Recommandé directement à Emmanuel Macron par Frédéric Péchenard et Ange Mancini, le préfet est reçu à l’Elysée par le président de la République. A la fin de l’entretien, il l’informe qu’il va le nommer ; en haut lieu, son mariage avec Véronique Malbec, désormais secrétaire générale du ministère de la Justice, a aussi rassuré ; l’impétrant est un haut fonctionnaire fiable. A priori délicate pour le cloisonnement des informations, cette double nomination – six mois plus tard, Véronique Malbec devient même directrice de cabinet du ministre de la Justice -, n’aurait jamais posé problème, à en croire une source gouvernementale, eu égard à l’intégrité du DGPN.
Le « DG » a toujours pu compter sur des parrains influents. Dès 1984, à son premier poste, à la PJ de Lille, il est pris sous son aile par l’inénarrable commissaire Lucien-Aimé Blanc, autoproclamé « flic tricard » pour sa proximité du milieu marseillais, qui continue à l’abreuver en tuyaux. Dix-huit mois plus tard, Frédéric Veaux est nommé, sur sa recommandation, patron de la BRI de Nice, l’antigang. Un centre de formation parfait où il découvre le rapport indispensable aux « tontons », ces voyous qui servent d’indicateurs. « Le côté taiseux de Frédéric, ça a été un point fort avec les ‘tontons’. Ce qui compte pour eux, c’est la confiance, et Frédéric l’inspire », jauge Jean-Louis Fiamenghi, ancien patron du Raid. Veaux n’a rien d’un Michel Neyret, numéro deux de la PJ lyonnaise, tombé pour corruption à force de copinages interlopes, mais il sait naviguer en eaux troubles au gré des services prestigieux et difficiles qu’il dirige, la brigade des stupéfiants de Marseille, la PJ d’Ajaccio ou l’Office central antistupéfiants, son premier poste parisien, en 2000, lui qui n’a jamais intégré la préfecture de police, une rareté chez les « grands flics ». « Je n’ai pas été attiré par la vie parisienne, ni par la police parisienne », explique-t-il.
« Un peu corpo »
Ses proches glissent qu’en privé, ses propos peuvent être caustiques à l’égard de cette institution qu’il perçoit comme un Etat dans l’Etat un peu dédaigneux de la « plèbe » policière. « Quand le préfet de police se déplace, il a trois personnes, moi je porte ma valise », a-t-il fait mine de s’étonner récemment auprès d’un ami haut fonctionnaire. En mai 2023, quand Laurent Nuñez, le préfet de police, obtient par une nouvelle loi la compétence sécuritaire sur la grande couronne parisienne durant la durée des JO, son homologue de Beauvau fulmine froidement – mais pas publiquement, rapport à son théorème. « Ma conviction est qu’il faut éviter tout ce qui pourrait encore singulariser la préfecture de police du reste de la police nationale », nous indique-t-il. Reste que quand les deux hommes doivent s’entendre sur la sécurité des JO, les griefs sont mis de côté, et l’événement est une réussite.
Avec Christian Rodriguez, le directeur de la gendarmerie, les allusions glacées lors de leur réunion hebdomadaire dans le bureau du directeur de cabinet ont failli dégénérer en brouille durable quand les militaires ont voulu mettre la main sur la sous-direction cyber du ministère de l’Intérieur. In extremis, un pôle mêlant policiers et gendarmes est créé. Il s’agit là d’une constante dans le logiciel Veaux : sa défense de principe de la maison police. « Un flic de flic », a un jour résumé Didier Lallement. « Il a gardé de ses années police l’état d’esprit qui y règne : le côté convivial quand on réussit une affaire, le côté famille, à l’ancienne », confirme Thierry Clair. En juillet 2022, il s’oppose en interne à la nomination d’Agnès Thibault-Lecuivre, directrice adjointe du cabinet de Gérald Darmanin, à la tête de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), car la candidate est magistrate. « J’étais peut-être un peu corpo, mais j’étais dans mon cadre », relate-t-il aujourd’hui. Fin 2023, Agnès Thibault-Lecuivre est décorée de l’Ordre national du mérite par le ministre de l’Intérieur, qui se fend dans son discours d’une petite pique au directeur général, lequel salue désormais le travail de la fonctionnaire.
« Solidarité collègue »
Il n’a pourtant pas toujours suivi les recommandations de l’IGPN dans les nombreuses affaires de bavure survenues ces dernières années. Dans l’affaire Zineb Redouane, cette dame de 80 ans décédée après le tir de grenade d’un CRS à son balcon, pendant une manifestation de gilets jaunes à Marseille, le 1er décembre 2018, Frédéric Veaux décide de ne pas sanctionner les deux policiers pour lesquels l’IGPN préconisait le renvoi en conseil de discipline. « J’ai dit à l’IGPN : dites-moi quelle est la faute. Il n’y a pas d’intention délibérée, énormément de fumée, la bonne foi des agents, qui ont subi des assauts pendant plusieurs heures », défend le DGPN. Une information judiciaire est toujours ouverte en parallèle dans ce dossier.
Le 23 juillet 2023, Frédéric Veaux va même beaucoup plus loin dans les colonnes du Parisien. « Je considère qu’avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison, même s’il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail », déclare-t-il. Le ministère de l’Intérieur sort de six jours et six nuits en enfer : du 28 juin au 3 juillet, le cabinet de Gérald Darmanin et le commandement de la police n’ont presque pas dormi, occupés à juguler les émeutes liées à la mort de Nahel Merzouk à Nanterre. Le 20 juillet, deux policiers viennent d’être placés en détention provisoire, après que Hedi R. a été violemment blessé par un tir de flash-ball à Marseille, dans la nuit du 1er au 2 juillet.
« Quand tu parles, ça se retient »
Un groupe WhatsApp de policiers, « Solidarité collègue », appelle à la contestation, les arrêts maladie se multiplient dans plusieurs commissariats. « Le ministère a eu peur que la situation devienne hors de contrôle », croit savoir un syndicaliste des forces de l’ordre. « C’est moi qui ai demandé à parler dans les médias, et mon propos n’a pas été modifié a posteriori », tient à préciser le DGPN, qui assume entièrement ses mots. La déclaration provoque une polémique mais fait également retomber la pression chez les policiers. Convive d’un dîner avec Frédéric Veaux quelques jours plus tard, David Le Bars, alors président du syndicat national des commissaires de police (SNCP), lui lance, en le voyant arriver : « Tu ne parles pas souvent dans les médias, mais quand tu parles, ça se retient ! ». L’intéressé éclate d’un rire franc.
Le 12 juin 2023, Le DGPN était à Nantes pour témoigner en faveur du commissaire Grégoire Chassaing, poursuivi pour homicide involontaire après la mort de Steve Maia Caniço, tombé dans la Loire le 22 juin 2019 pendant une intervention policière. « C’était proprement ahurissant », commente William Pineau, l’avocat de la famille de Steve Maïa Caniço. « Le premier flic de France se déplace pour quelqu’un avec qui il n’a jamais travaillé, au sujet d’une action qu’il n’a pas eu à connaître puisqu’il n’était pas DGPN. Il est venu peser de son poids extrême pour défendre l’infaillibilité de la police ». Encore une fois, Frédéric Veaux assume être venu parler « de la difficulté du métier et des personnes mises en cause ». Sur le fond, le DGPN soutient qu’on ne peut parler des erreurs policières, même graves, comme de n’importe quelle agression : « On ne peut pas complètement s’extraire du contexte dans lequel interviennent les policiers et qui est un élément d’explication des erreurs qui peuvent être commises ».
A partir du mois d’octobre, Frédéric Veaux basculera dans une nouvelle vie, loin de la délinquance. Il a d’ores et déjà écarté l’idée d’écrire ses mémoires, malgré plusieurs propositions, et n’émargera pas non plus dans le secteur privé, assure-t-il. Son horizon se nomme Arcachon, son bateau, son vélo, et des « romans plus que des rapports », sourit-il. La retraite, la vraie. Avant ça, un dernier impératif. Ce 26 septembre, il est intervenu au procès de François Thierry, ancien patron de l’office antistupéfiants, accusé d’avoir organisé une fausse garde à vue du trafiquant Sofiane Hambli, devenu son « tonton », afin de saisir une importation de drogues. « Quand il réalisait de belles saisies, personne ne s’interrogeait, tout le monde était content », pointe le DGPN auprès de L’Express. En défense de la famille police, envers et contre tout.
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