Luc Besson l’a propulsé au sommet en lui offrant en 1998 le rôle de chauffeur-chauffard dans Taxi. Comme une allégorie de l’existence de ce Franco-Algérien qui, malgré son envie de piloter sa vie sans franchir la ligne blanche, est condamné par cette rage qui le ronge et qui le fauche jusqu’à lui faire enchaîner les séjours en prison. Aujourd’hui, Samy Naceri assure être « homme tout neuf ». Un repenti de ces trente-cinq ans de conneries, mais surtout de gâchis pour cet acteur qui, en 2006, a reçu le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes pour le film Indigènes. À 63 ans, il fourmille de projets, notamment avec l’écriture d’un biopic sur sa vie « pour rétablir certaines vérités ». Après une heure en tête à tête et yeux dans les yeux, on a vraiment envie d’y croire, à cette résurrection.
Samy, rassurez-nous… Le passé est derrière vous ?
Soyez rassurée, vous avez en face de vous un tout autre Samy. Je n’ai pas touché une goutte d’alcool depuis dix ans et je m’entoure exclusivement de personnes qui me veulent du bien. Et si je vois des potes ivres morts ou faire des allers-retours aux toilettes, je me casse direct.
Quel a été le déclic pour cesser les conneries ?
J’ai fini par en avoir ras le bol d’être traité comme un pestiféré, de voir toutes les portes se fermer devant moi. Un matin, je me suis levé et j’ai eu le courage de dire stop. Je voulais remettre les choses en place et me prendre en main, devenir propre dans ma tête et dans mon corps. Quand on te pointe du doigt toute la journée, que tu es rejeté de partout, que ton téléphone ne sonne plus, il faut être sacrément solide pour ne pas sombrer de nouveau. Si j’ai pu être aussi violent à une époque, c’est parce que j’ai ressenti beaucoup de violence, de rejet, et ça m’a poussé à le devenir. J’avais beau essayer de prouver que j’avais changé, on me parlait systématiquement de mes condamnations ou de mes dérapages. Et puis en 2016, quand tout le monde me fermait les portes, un pote m’a proposé de le rejoindre en Russie… J’y ai fait des allers-retours pendant deux ans et demi.
Et là-bas, vous étiez incognito !
C’est tout le contraire ! Je suis une vraie star en Russie et dans les pays de l’Est, car chaque film Taxi a été un énorme succès. Le peuple russe m’a immédiatement ouvert les bras alors que la France m’avait fermé ses portes. À Moscou, on me respectait pour ma carrière d’acteur. Cette expérience m’a aidé à me rendre compte qu’en dehors de la France il y avait des gens qui m’aimaient et voulaient encore travailler avec moi.
Comment êtes-vous tombé dans les excès ?
À cause de mes fréquentations dès l’adolescence. Je n’étais pourtant pas du tout prédestiné car je suis le seul de la famille à avoir consommé des stupéfiants et à faire un peu trop la fête avec le monde de la nuit. Je pourrais vous raconter que j’ai été violé ou battu, mais je n’ai reçu que de l’amour. Mon père, un Algérien peintre en bâtiment arrivé en France avant l’indépendance, faisait chauffer la marmite, et avec ma mère normande, ils nous ont élevés, mes quatre frères, mes deux sœurs et moi, dans un deux-pièces rue Saint-Martin à Paris sans jamais manquer de rien. Tout ça pour vous dire que j’ai eu une enfance des plus heureuses. Aujourd’hui, avec ma lucidité d’homme, je réalise que ma maman a vraiment morflé…
À cause de vous ?
Aussi… Comme j’avais ce statut de petit chouchou, du petit dernier avant l’arrivée de ma petite sœur, elle attendait beaucoup de moi, et encore plus après ma « Palme d’or » à Cannes pour Indigènes en 2006 [prix d’interprétation masculine décerné collectivement à Jamel Debbouze, Samy Naceri, Sami Bouajila, Roschdy Zem et Bernard Blancan]. Mais au lieu de ça, elle a dû subir toutes les conneries de son fils, tout comme le reste de ma famille qui a toujours été à mes côtés, surtout dans mes périodes les plus sombres. Et puis elle a aussi subi le pire pour une mère, celui de perdre un enfant. Mon frère aîné est décédé des suites d’une maladie fulgurante à 34 ans. Il a attendu que je sorte de prison pour s’éteindre trois jours après. Maman nous a quittés quelques années plus tard. J’aimerais tellement pouvoir lui dire : « Regarde, maman, tu peux de nouveau être fière de ton fils. »
Et votre père, il vous a parlé de l’Algérie ?
Mon père est arrivé ici avant l’indépendance. Il ne nous parlait jamais de politique ni de son pays. J’ai compris seulement à l’adolescence ce qu’était un harki. Les harkis, c’est un sujet hyper délicat, surtout quand on pense à leurs choix pendant la guerre. C’est une histoire qui laisse des traces, avec beaucoup de souffrances endurées d’un côté ou de l’autre, et des ressentis encore très forts aujourd’hui. Mais je suis un artiste. Je ne fais pas de politique, ni dans le pays où je suis né ni dans les autres.
Aujourd’hui, à 63 ans, qu’aimeriez-vous dire au jeune Samy ?
Si le cinéma est vraiment un rêve de gosse, n’attends pas 35 ans pour oser frapper aux portes. Lance-toi, et, crois-moi, ça t’évitera bien des emmerdes. Et surtout, profite de ta maman, car tu verras, quand elle ne sera plus là, tu traverseras des gros coups de blues. Mais rassure-toi, elle apparaîtra dans tes rêves et ce sera magnifique.
Vous arrivez à communiquer avec elle ?
Je n’ai malheureusement pas ce don. Mais j’ai chez moi un cadre d’elle en communiante. Elle ressemble à un ange, avec ses gants blancs et son chapelet. Avec ma chérie, Sofia, il nous arrive de lui parler et on rigole beaucoup.
Finalement, vous êtes un grand sensible…
Je suis content de vous l’entendre dire !
Vous vous aimez ?
Je m’adore ! Je suis propre à l’intérieur et un professionnel dans mon métier. J’ai la chance de partager ma vie depuis deux ans et demi avec ma chérie, qui m’apporte un apaisement. J’ai tellement envie de reprendre tout ce que j’ai perdu, tout ce que l’on m’a fait perdre.
Quels sont vos rapports avec les femmes ?
J’ai de l’adoration pour les femmes. Je les trouve très courageuses, notamment dans leur combat MeToo. Ma chérie souhaite devenir actrice, et si demain un réalisateur lui demande de voir son cul, je n’hésiterai pas à porter plainte contre lui. En revanche, il ne faut pas aller dans les extrêmes. Aujourd’hui, un mec n’ose plus monter dans un ascenseur avec une fille ou lui faire un compliment par peur d’être traité de gros pervers.
Qu’avez-vous appris lors de votre premier séjour en prison, il y a quarante ans, en 1984 ?
Tu apprends à rencontrer les braqueurs, les voyous. Je recherchais mon papa, car il était parti refaire sa vie avec une autre femme en Algérie. J’ai aussi mûri mon envie de cinéma. Mon éducatrice, ma psychologue me disaient « Samy, vous avez une gueule à faire du cinéma. Alors, qu’est-ce que vous attendez ? »
Et puis rebelote, après le succès de Taxi : à la Santé cette fois-ci…
Comme j’étais devenu connu, j’ai été placé dans un bâtiment à part avec les autres « VIP ». J’avais comme voisins de cellule l’ancien flic lyonnais Michel Neyret, qui est devenu un ami, et Carlos [le terroriste]. À mon arrivée, ils m’ont demandé de choisir mon groupe pour les activités : Neyret ou Carlos ? Neyret ne voulait pas le fréquenter parce qu’il avait quand même tué deux flics. J’avais un peu le cul entre deux chaises, car je m’entendais bien avec les deux. J’aimais écouter les histoires du flic, mais je me sentais aussi redevable à Carlos, qui m’avait fait parvenir de la bouffe au début quand je n’avais pas un rond. J’ai finalement choisi les activités avec Neyret. Carlos, on se croisait de temps en temps dans les couloirs, dans les douches. On parlait de tout et de rien, mais jamais de ses affaires judiciaires.
C’est comment, le dimanche de Samy Naceri ?
C’est plutôt pépère à la maison. Avec Sofia, on s’occupe de notre chat, un sacré de Birmanie qui vient de donner naissance à deux chatons. Ce sont aussi des balades à vélo dans le bois de Vincennes ou des après-midi ciné devant la télé. Vraiment rien d’extravagant.
Quand lui vient l’envie de retrouver les saveurs de l’Algérie, il se rend au restaurant Les 4 Frères, à Belleville. « C’est tenu par quatre Kabyles et tous les produits sont frais. Pour 25 euros, tu te régales ! » Au cinéma, la prestation de Pierre Niney dans Le Comte de Monte-Cristo l’a totalement bluffé. Musicalement, c’est pour Charles Aznavour que son cœur décolle. « Chaque matin, je me lève à 5 heures en écoutant ses chansons. »
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