La nature est bien faite. À chaque naissance, sans tricher à l’aide de l’échographie, impossible de prévoir si le nouveau-né est un garçon ou une fille. La loterie de la vie distribue les rôles de manière imprévisible.
Souvenons-nous de nos cours de SVT. La règle est simple : selon le chromosome, l’embryon devient un garçon ou une fille. Si le spermatozoïde qui fusionne avec l’ovule est doté d’un chromosome X, alors le bébé sera génétiquement une fille (XX) ; s’il porte un chromosome Y, l’enfant sera génétiquement un garçon (XY).
La probabilité d’avoir un garçon légèrement plus élevée
Toutefois, subtilité de la biologie, un enfant n’a pas exactement une chance sur deux d’être une fille ou un garçon. Car en moyenne, la nature fabrique plus de garçons : 105 pour 100 filles. « Le pourcentage de garçons parmi toutes les naissances n’est cependant pas fixe. […] Il existe également des facteurs à la fois personnels et environnementaux qui affectent le sex-ratio moyen », explique Marc Weisskopf, chercheur à Harvard, dans le magazine Scientific American.
Le calcul est alors vite fait : il y a plus d’hommes que de femmes sur la planète. Selon l’Institut national d’études démographiques (Ined), en 2020, on comptait environ 102 hommes pour 100 femmes dans toute la population mondiale.
À LIRE AUSSI La fécondité humaine dans le monde s’effondre plus vite que prévuMais l’Ined indique qu’au cours de la vie, l’équilibre peut changer, jusqu’à s’inverser : « On enregistre une plus forte mortalité chez les garçons que chez les filles ; c’est vrai dans l’enfance, mais aussi à l’âge adulte. […] Il arrive donc un âge où les hommes et les femmes sont en nombre égal : dans le monde, c’est entre 50-54 ans. Au-delà, ce sont les femmes qui sont plus nombreuses, l’écart se creusant avec l’âge. Ainsi, huit centenaires sur dix sont des femmes en 2020. »
En Russie, les femmes plus nombreuses
Il s’avère qu’il existe d’énormes variations en fonction des zones géographiques observées. Selon des données de l’ONU de 2015, on observe clairement que les hommes et les femmes sont inégalement répartis dans le monde. Dans les anciennes républiques soviétiques, par exemple, les femmes sont bien plus nombreuses que les hommes. À l’inverse, en Asie, dans les pays arabes et en Afrique du Nord, les populations sont plus masculines.
Une grande partie de l’écart entre les sexes peut s’expliquer par l’histoire. C’est le cas pour les anciennes républiques soviétiques. En Russie, en 1897, selon une enquête du Washington Post, il y avait 98,9 hommes pour 100 femmes. Un ratio presque classique donc. La proportion de femmes a augmenté pendant la Première Guerre mondiale, puis lors des épisodes de famine qui se sont succédé les décennies suivantes. D’après les recensements russes, en 1939, il y avait 91,9 hommes pour 100 femmes.
La Seconde Guerre mondiale a ensuite eu un effet dévastateur sur l’ensemble de population de l’Union soviétique, un nombre disproportionné d’hommes étant tombés durant le conflit. En 1959, il n’y avait que 81,9 hommes pour 100 femmes dans toute l’URSS. En 2023, la situation s’est légèrement améliorée, mais reste bien en dessous des moyennes internationales, avec 87 hommes pour 100 femmes en Russie, selon la CIA.
Au Qatar, plus de deux hommes pour une femme
Certains pays défient toutes les normes. Le taux de masculinité le plus élevé dans une population se trouve au Qatar et aux Émirats arabes unis, avec respectivement 266 et 228 hommes pour 100 femmes. Là encore, une explication rationnelle existe : un grand nombre de travailleurs étrangers s’installent dans ces pays, mais sans leurs familles. Ce qui crée ce déséquilibre.
Mais globalement, dans le monde, le nombre de femmes et d’hommes est quasiment équivalent : 3 976 648 milliards d’hommes en 2021 pour 3 932 647 femmes. En France, par exemple, les femmes représentent 51,6 % de la population, soit 2,2 millions de plus que les hommes.
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