Avant le déplacement à Béziers, Simon Mannix a fait le point sur son équipe. L’entraîneur du Biarritz Olympique est désormais « plus exigeant » avec ses joueurs compte tenu des dernières performances. Même si les Héraultais sont actuellement co-leader de Pro D2, un match « idéal » pour le Néo-Zélandais.
France Bleu Pays Basque : ces deux semaines de repos n’ont-elles pas cassé la dynamique de vos joueurs qui restaient sur deux victoires de rang ?
Simon Mannix : Ouais, cela nous a fait du bien pour la récupération mentale de nos joueurs. Avec toutes les péripéties de ces dernières semaines mentalement. C’est usant pour beaucoup. Physiquement, j’ai vu de la fraicheur cette semaine. Les joueurs étaient contents de se retrouver pour bosser et je suis heureux de leur bonne performance. Je sentais encore la volonté de bien travailler.
Sur le terrain, on ne sait pas ce qui va se passer vendredi soir, ça, c’est une certitude. Mais on a fait le boulot pour être performant. Et surtout, je vois l’état d’esprit des mecs… Ils ont vraiment envie de créer quelque chose ensemble. Sur cet avant-dernier bloc, on a trois matchs à l’extérieur, c’est un vrai challenge.
Béziers fait fort impression ces derniers mois. N’est-ce pas difficile de reprendre par le co-leader de Pro D2 ?
Pour moi, c’est le lieu idéal. Pourquoi ? Parce que c’est une équipe qui nous correspond. Elle joue au ballon, elle aime envoyer du jeu, elle est très dynamique. Ce style de match, c’est beaucoup plus agréable à jouer. Béziers ne vient rien fermer du tout.
Après ces deux victoires, où la dimension collective a eu son importance, est-ce que selon vous quelque chose à changer dans ce groupe ?
Oh oui, oui ! J’ai senti chez les joueurs, l’envie d’être ensemble. Je n’aime pas cette expression française : « prendre du plaisir dans le jeu » parce que tu ne prends pas beaucoup de plaisir quand tu joues. Tu prends du plaisir après avec le sentiment du travail bien fait. Je vois cette volonté de jouer le jeu qui nous correspond.
Tout ça, c’est bien beau, c’est joli, mais bon, ce n’est pas le truc qui va nous faire gagner les matchs. C’est plutôt notre capacité à tout plaquer, de tenir une très bonne ligne défensive. Malheureusement, je ne l’ai pas vu contre Montauban. J’ai besoin d’un meilleur jeu sans ballon à Béziers.
Aujourd’hui, attendez-vous plus de la part de vos joueurs ?
Oui, maintenant, c’est possible d’être un peu plus exigeant. Quand je suis arrivé, ce n’était pas possible. J’avais, à l’époque, accentué les points qui fonctionnaient bien. Sur les autres points, en arrivant, vu la situation, ce n’était pas possible que j’y touche, car le temps était trop court.
Là par contre, petit à petit, on est capable de plus en plus d’aller dans les exigences du travail individuel. C’est très bien, cela montre la progression de ce groupe. C’est dommage qu’on soit à ce point-là maintenant et qu’il ne reste que sept matchs cette saison. Si c’était le début de la saison, on aurait pu parler d’autre chose que du maintien. C’est un groupe avec qui je prends énormément de plaisir.
Dans quel secteur avez-vous haussé votre niveau d’exigence ?
Dans la manière de porter le ballon, les appuis avant contact, le soutien, comment je présente le ballon… C’est 10.000 choses qui changent tout, quand cela fonctionne. Quand on est entraîneur, on a tendance à regarder global et petit-à-petit, on va au plus précis. Quand on règle cela, le collectif devient beaucoup plus simple. C’est le problème quand on est entraîneur et sous pression, on oublie parfois la base, on essaie de penser global.
Temo Matiu est forfait. On a aussi vu des ajustements au centre. Jonathan Joseph sur le banc avec Ilian Perraux plutôt titulaire au premier centre. C’est un choix stratégique avec cette volonté de jouer avec deux ouvreurs dans la ligne d’attaque ?
Jonathan était blessé depuis le match à Angoulême, depuis sept semaines. Il fait son retour dans le groupe. Je suis très content qu’il postule pour le groupe ce week-end. Ilian a fait une très bonne entrée contre Montauban. On a besoin de sa capacité défensive compte tenu de notre nombre de blessés à ce poste. On sait qu’en face, ça sera très solide et très direct. Il a un très bon pied gauche capable de trouver les espaces.
C’est un plus son association avec Billy Searle. Ce sont des mecs sur le terrain qui ont habitude dans ces positions de faire des annonces. Ils regardent les adversaires en face pour savoir ce qu’il se passe… C’est mieux d’avoir plus d’informations. Parfois, on a des ailiers, des centres qui manquent de communication. Là, on a deux mecs qui aiment parler.
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