Son nom ne vous évoque sans doute rien, mais si vous interrogez les Brésiliens, ils vous le diront : c’est le Français le plus drôle qu’ils connaissent ! Paul Cabannes, qui s’est expatrié au Brésil en 2015, cartonne dans ce pays en tant qu’humoriste et influenceur. Il a même été invité par le président Lula à déjeuner à Brasilia, ce jeudi 28 mars 2024, à l’occasion de la visite officielle d’Emmanuel Macron. Pour l’édition du soir, le trentenaire se livre sur sa carrière atypique.
« J’ai vraiment une carrière curieuse ! » Paul Cabannes a beau être lucide, il a encore du mal à s’y faire. Quand il se balade à Paris, il appartient à la foule des anonymes. Personne ne le calcule… « à part les Brésiliens, certains m’arrêtent dans la rue », sourit-il. Et quand il retourne au Brésil, il ne peut pas faire ses courses au supermarché sans qu’on lui réclame un selfie à tous les rayons. « Je fais l’expérience de la célébrité. Je ne sais pas combien de temps ça va durer, mais c’est assez marrant. »
Être une star à l’étranger et un sombre inconnu dans son propre pays, voilà l’expérience singulière que vit depuis quelques années ce Français de 34 ans. Expatrié au Brésil depuis 2015, Paul Cabannes s’est lancé dans une carrière d’humoriste qui a décollé de manière spectaculaire il y a quatre ans, lorsqu’il a commencé à poster des petites vidéos en portugais sur les réseaux sociaux.
Aujourd’hui, le « Francês » fait marrer deux millions de followers sur Instagram, autant sur TikTok et 1,3 million sur YouTube, et ses vidéos cumulent environ 100 millions de vues chaque mois. De quoi lui offrir, chez les Brésiliens, une popularité à faire pâlir Emmanuel Macron, qui compte à peine plus d’abonnés sur Instagram (3,4 millions). Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Lula, le président brésilien, a invité Paul Cabannes à sa table, ce jeudi 28 mars 2024 à Brasilia, à l’occasion de la visite officielle de son homologue français au Brésil. Trois semaines plus tôt, il était déjà reçu à déjeuner par le consul français à São Paulo.
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Des salles de 500 à 4 000 personnes
Si ce succès est limité au public brésilien, il y a une bonne raison : l’humoriste réalise ses vidéos et ses spectacles uniquement en portugais. Ce qui les rend de fait inaccessibles aux Français, à moins de maîtriser parfaitement la langue de Paulo Coelho. Mais outre-Atlantique, cette audience impressionnante lui offre une sacrée visibilité. Une dizaine de fois par mois, il remplit sans problème des salles de 500 à 4 000 personnes. « J’ai déjà visité vingt et un États sur vingt-sept, je connais maintenant le pays comme ma poche ! », assure le trentenaire.
Sa marque de fabrique est un peu la même que celle de l’humoriste britannique Paul Taylor en France : repérer les différences culturelles et linguistiques entre les deux pays et les tourner gentiment en dérision, quitte à jouer sans scrupule sur les clichés. Le côté râleur des Français et l’amabilité toute relative des Parisiens, évidemment, mais aussi les tics de langage des Brésiliens, leur manière de « mettre des voyelles au milieu des mots », ou encore d’abuser des « complicado, né cara ? » (« c’est compliqué, hein mec ? ») même quand la situation est on ne peut plus simple ! Son running gag, c’est de jouer les effarouchés face aux croissants fourrés à la viande et au fromage, un grand classique au Brésil. Hilarité garantie dans la salle.
Il tente de percer en France, sans succès
Les Brésiliens adorent son humour et son regard décalé sur « ses deux pays ». Et ils le lui rendent bien : plus de 50 dates sont déjà programmées cette année. Une belle revanche pour ce Parisien qui, après une prépa en école de commerce, avait tenté de percer en tant qu’humoriste en France, en 2010. Un échec. « J’ai fait du stand-up dans des cafés-théâtres, mais les réseaux sociaux n’existaient pas encore, c’était dur », confie-t-il. Ce fils d’un docteur en statistiques et d’une consultante d’entreprise, qui a « toujours été le petit marrant de la classe », a dû ranger son rêve de gosse dans son vieux cartable. Devenu éducateur pour jeunes défavorisés, un travail dont il est sorti « cassé psychologiquement » au bout de trois ans, il a ensuite vécu de petits boulots : serveur, masseur de rue à Montmartre…
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En 2012, il se marie à une Brésilienne. Premier atome crochu avec le pays. Trois ans plus tard, ils décident de « partir à l’aventure » dans le pays de son épouse avec leurs deux filles. Paul Cabannes n’a alors que trois mois de cours de portugais en poche. Il apprend le reste sur le tas, avec son premier job, largué au milieu d’une ville brésilienne : « Je faisais du porte-à-porte pour convaincre les commerçants de faire de la publicité sur un panneau. Avec ça, j’ai vite appris à parler ! »
Embauché comme prof de français dans une école, le jeune expatrié lance des cours en ligne et raconte ses expériences sur YouTube. « Et puis, comme je commençais à gagner ma vie, j’ai décidé de revenir à mon vieux rêve, celui du stand-up. J’ai déménagé à São Paulo, j’ai fait 150 présentations dans des bars. J’étais assez mauvais, je me suis pris des vestes, mais c’était formateur ! »
Repéré par les télévisions brésiliennes
En 2020, l’avènement des « vidéos courtes » sur les réseaux sociaux fait décoller sa popularité. C’est alors qu’il est repéré par un producteur, qui lui propose d’écrire un spectacle en portugais. Un sacré défi, mais le Français, qui maîtrise désormais parfaitement les subtilités de la langue, se prend au jeu. Et ça paye. Ses premières prestations font mouche. Le « loiro » (blond) à l’humour décapant est contacté par les télévisions brésiliennes, invité dans les talk-shows, on lui demande même de commenter la finale France-Argentine de la Coupe du monde 2022. La machine s’emballe. C’est aussi le début d’une tournée nationale qui ne s’arrêtera plus.
En février 2024, Paul Cabannes écrit un deuxième spectacle. Il n’a pas de mal à trouver de l’inspiration avec sa fine perception de la société brésilienne. « J’aime bien observer les gens, les juger », glisse-t-il. Comme les vrais Brésiliens, il est passé maître dans l’art du fofoca (« le commérage », une institution dans ce pays). Il lit beaucoup, prend note de ses expériences au quotidien et glane ses blagues au gré des dialogues avec ses amis ou son barbier. Au final, ses spectacles confinent à l’expérience sociologique. « Un jour, un animateur m’a comparé à un anthropologue. Cette image me plaît bien… »
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« Un côté positif qu’on n’a pas chez nous »
Même si, sur scène, Paul Cabannes adore camper le rôle du « Français qui se plaint », il sait qu’il tient un rôle d’ambassadeur et veille à ne pas casser trop de sucre sur le dos de sa vieille patrie. « J’ai un regard assez positif sur ma propre culture, assure-t-il. En vivant à l’étranger, je me rends compte de tous les acquis de la société française, qui a mis des siècles à se développer, avec la valorisation des classes populaires, des aides, de la justice… Ici, tout ça fonctionne beaucoup moins bien. » Ça ne l’empêche pas d’adorer son pays d’adoption. « Les gens jugent moins, ils ont un côté positif et décontracté qu’on n’a pas chez nous. »
Paradoxalement, Paul Cabannes sait qu’il aurait du mal à connaître le même succès sur la scène française en donnant des spectacles dans la langue de Molière. « Le fait de ne pas être connu ici crée une dynamique différente avec le public, qui influence la performance, constate-t-il. Au Brésil, les gens viennent pour me voir, ils sont déjà acquis à ma cause… »
Un jour peut-être, pourra-t-il jouer sur les deux tableaux. En attendant, Paul Cabannes prépare une série de dates au Canada et en Europe, histoire d’aller à la rencontre des Brésiliens expatriés, et passera même par Paris (le 28 juillet 2024, à l’Apollo Théâtre). Une tournée internationale pour la star française la plus anonyme de son pays.
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